Pour son deuxième film, le mexicain Alfonso Cuaron propose une adaptation assez libre du roman La petite princesse, de Frances H. Burnett, mais qu'on a plus connu, enfin pour les personnes de mon âge, par le dessin animé Princesse Sarah !
Le père de Sara étant parti combattre les Allemands durant la Première Guerre Mondiale, celui-ci la laisse dans un pensionnat pour filles où, de par son statut de riche héritière, elle est la reine des lieux, au grand dam de la propriétaire, Miss Minchin. Mais quand on annonce à la petite fille que son père est porté disparu, elle va être rabaissée au rang de servante, sans cesse menacée par Miss Minchin d'être jetée dehors si elle n'exécute pas le moindre de ses désirs.


Le souvenir de Sara, cette fille qu'on jetait par terre, qu'on humiliait, dans le dessin animé, reste encore là, mais aussi le souvenir du roman que j'avais lu également. Mais Alfonso Cuaron a eu l'intelligence de changer la période où se déroule l'histoire, le début du XXe siècle et non pas la fin du XIXe, pour apporter un contexte plus plausible à la disparition du père de Sarah, la guerre, plutôt que les voyages du père en terres indiennes.


Et il y a également le visuel du film que je trouve très réussi, où le pensionnat est représenté comme quelque chose de très lugubre, rappelant quelque peu Tim Burton, et les rêves que fait Sarah qui lui permettent d'échapper à son destin.
Ces rêves ont attrait à l'Inde, où la jeune fille fut née, et son représentés de manière très colorés, où apparait un personnage hindou qui aura une grande importance dans la suite de l'histoire. On voit ces moments pour la petite fille comme des bulles de respiration, car elle s'amuse ensuite à ces rêves à ses amies, qui continuent à la porter en estime.


Le film est une grande réussite, où Cuaron, qui avait 33 ans au moment du tournage, assisté à la photo d'Emmanuel Lubezki (qui participera à tous ses films) avait déjà une grande maitrise technique et savait déjà diriger avec talent des enfants, comme il le prouvera plus tard dans le troisième volet de Harry Potter. A ce titre, la petite Liesel Matthews, qui joue Sara, est vraiment juste, et on se plait à détester Miss Minchin, jouée par Eleanor Bron. Quant au père, c'est Liam Cunningham qui en prend les habits.


Dans la filmographie d'Alfonso Cuaron, La petite princesse est un film qui a souvent été totalement ignoré ; il faut dire que l'échec en salles aux USA n'a pas aidé, et que, en France, il est directement sorti en vidéo. Mais, de par l'utilisation des enfants, la maitrise technique (sans plans-séquences), on retrouve dans La petite princesse les germes du grand réalisateur en devenir.

Boubakar
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le 5 févr. 2017

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