Le genre même du documentaire possède des objectifs qui, bien qu'étroitement liés à l'univers du cinéma et de la fiction, sont aussi couplés à ce rapprochement constant vers le réel. Il est alors complexe de choisir sur quel côté de la balance désirons nous être : le sensationnel et l'exceptionnel, ou la sobriété la plus totale, quitte à "ennuyer" le spectateur ?
Dans le cas des documentaires animalier, nombreuses sont les créations à avoir cherché des approches différentes du style, de par l'usage d'une mise en scène totale avec Microcosmos, ou bien justement une approche des plus discrète possible.
La Panthère des Neiges est un documentaire qui arrive à se positionner au centre de la balance. Jonglant entre valse d'émotions à suivre le globe trotter Sylvain Tesson et le photographe Vincent Munier dans leur quête de la légendaire panthère des neiges, et simple moment d'attente et de contemplation, à suivre du regard toute une faune discrète évoluant dans un environnement rocheux.
Ces steppes tibétaines sont l'occasion d'offrir au spectateur pléthores d'images sublimes, où se confondent l'aspérité des roches et lumières vaporeuses, le tout dans un climat de silence total. L'attente est ce qui traduit la force du message que désire faire passer Tesson, le narrateur de cet épopée silencieuse, souvent avec des mots d'une puissance significative unique.
"Quand un être nous obsède, notre monde en prend la forme."
C'est cette aura qui ressort du visionnage de ce documentaire, cette quête à travers montagnes qui n'est simplement habitée que par la curiosité, mais dont l'obsession enveloppe, à la manière d'une panthère des neiges, le monde alentours d'un épais manteau blanc .