Y'a t'il quelque chose qui cloche quand même?

La nuit du 12 fait partie de ces films à voir en cet été 2022 avec As Bestas... (Oui cet été l'offre cinéma n'est pas très plethorique....)

Ce film raconte l'enquête autour du meurtre de Clara, 21 ans, immolée par un homme qui restera inconnu, alors qu'elle partait d'une soirée entre amis. On suit alors les 2 principaux enquêteurs et leurs tourments personnels, Yohan et Marceau.

Le film commence par un bandeau nous signalant que le meurtre à suivre fera partie des 20% des affaires non élucidées. A posteriori, j'aurais aimé que celui-ci apparaisse à la fin, ce qui aurait rajouté du percutant dans la profondeur du message, et qui nous aurait fait croire à une possible résolution... En effet, dès lors, on était en quelque sorte spoilé... L'avoir mis à la fin aurait pu nous faire ressentir la frustration de ces flics "bons qu'à faire des rapports pour lutter contre le mal"...

L'histoire commence par le crime dans la nuit du 12, par cette immolation. S'en suit, dans un réalisme poignant l'annonce du décès aux parents ainsi que les premiers pas de l'enquête.

Cette scène est l'une des plus émouvante que j'ai pu voir dans un film, servie par un jeu d'acteur à la perfection.

L'enquête avance puis recule, puis ravance pour reculer de nouveau. Alors que les suspects font tous plus coupables les uns que les autres, tous plus violents (dans le verbe, les actes, le comportement (ou les 3 en même temps) que les autres, l'enquête patine et le temps passe.

Rongés de l'intérieur par l'absence de mise en lumière de la vérité et par des conflits internes purement personnels certains flics craquent, débordent, puis s'en vont...

Les suspects et témoins sont tous très bien interprétés, ils y exhibent au fil de l'enquête la vie privée de cette Clara, qui, comme tout à chacun si l'on y fouillait sans gêne, on y découvrirait des parts d'ombres. On comprend par cette exhibition nécéssaire à l'enquête, un fait judiciaire bien fréquent, qui est la mise à nue de la victime par la destruction des verrous de la vie privée. Ce qui met le spectateur et les enquêteurs dans une position voyeuriste. Nannie (sa meilleure amie dans le film) le dis bien.

Puis vient en 3ème tiers de film, une idée qui sera souvent reprise, selon laquelle l'homme est un loup pour la femme. Cette idée pourrait paraître, de prime abord, intelligente, dans un film présentant l'indigne meurtre de cette jeune femme face à la violence présentée comme ordinaire des hommes qu'elle côtoyait...

Cependant est-il juste de généraliser un cas particulier comme celui-ci? (on nous dit qu'elle aimait les bad-boys)

En réalité, le film nous donne la sensation de vouloir transmettre un message, certes important, mais mal illustré par ce que le film raconte... Ça cloche un petit peu, ça tournerait presque à la marotte.

Sinon, bon film, acteurs parmi ce qui ce fait de mieux actuellement...