Un Western plutôt classique dans le fond comme dans la forme. L’histoire est un peu hachée et répétitive à la longue. Si le début est intéressant pour la mise en place de l’intrigue et si le dernier tiers rentre enfin dans le cœur du sujet, le reste donnera la sensation d’être un peu du remplissage pour passer le temps. Même si les scènes en elles-mêmes sont sympa, voire plutôt cool (la chasse à l’homme dans les montagnes, la ville en autarcie sous la coupe d’un mec pas net), elles sont téléphonées et n’apportent en fin de compte pas grand-chose pour le fil rouge principal, à savoir la relation naissante et qui se renforce entre Capitain Kidd et Johanna. Et comme je le disais, elles sont redondantes et se suivent de façon très mécanique. La dernière partie sera sans doute la plus intéressante, même si on reste dans le schéma : ils arrivent quelque part, une colle leur tombe dessus, ils ont une péripétie, ils s’en sortent, ils vont à l’étape suivante.
Le casting est plutôt correct. Tom Hanks est fidèle à lui-même et toujours aussi incroyable quelque soit le rôle qu’on lui donne. La petite Helena Zengel n’est pas mal non plus, très touchante et farouche, et sa dynamique avec Hanks fonctionne vraiment bien. Techniquement, la musique de James Newton Howard fonctionne plutôt bien, même si plutôt discrète elle s’ancre bien dans l’atmosphère du récit. De même que les décors et les costumes qui nous renvoient à l’époque. La mise en scène de Greengrass n’est pas extraordinaire, mais intéressante dans le sens où il a beaucoup moins recours à la steadycam et n’hésite pas à avoir des plans (même rapprochés) très stables au cours de l’action. Ça surprend au début, on sent qu’il a voulu se conformer aux codes du genre tout en gardant sa patte quand il le pouvait.
Bref, le film n’est pas extraordinaire, même s’il se défend plutôt bien sur l’aspect technique. Ça reste un Western trop classique pour vraiment se démarquer du reste, malgré le contexte qu’il met en avant (le Texas post-Sécession) et son duo d’affiche.