La Mission
6.2
La Mission

Film de Paul Greengrass (2020)

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Bon, c'est pas compliqué, dès qu'il s'agit d'un western sous une forme ou une autre, je suis d'entrée bon public. Et puis plus Tom Hanks prend de l'âge et plus je le trouve bon. Il lui manque encore un grand rôle pour démontrer l'acteur qu'il est devenu au fil du temps. Ce n'est pas La Mission qui lui en donnera l'occasion, ce n'est pas suffisant, mais ça en donne un aperçu. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec Paul Greengrass, généralement ses films sont plutôt nerveux. Ici non. Certes il y a de l'action, un peu, bon, pas beaucoup ; nous sommes plutôt dans la contemplation des vastes plaines du Nouveau-Mexique et ont envie les migrants qui à l'époque purent parcourir de tels espaces.


Un western qui n'est pas crépusculaire n'est pas un western à mes yeux. Celui-là l'est-il ? Oui. Et à plus d'un titre. La période allant de la guerre de Sécession à l'entrée du XXème siècle est une charnière entre l'ancien monde et le nouveau. La Mission évoque par ce biais l'errance des tribus indiennes condamnées à laisser la place à la "civilisation", dont les Kiowas qui aujourd'hui ne possèdent plus aucune terre, et doivent en louer pour leurs pâturages... C'est aussi le refus d'un homme de revenir au foyer, parce qu'il craint la solitude et le silence d'une maison vide. Lire les nouvelles, pour le Capitaine, est ainsi une forme de fuite en avant qui lui permet de rester en mouvement sans trop regarder derrière. Jusqu'à ce que le hasard lui fasse rencontrer une jeune fille d'origine allemande et qui a été enlevée et élevée par des Kiowas. Choc des cultures, chocs des valeurs, à travers ce "road movie" des liens se tissent qui dépassent le seul sens des responsabilités d'un ancien officier confédéré.
C'est bien joué, Tom Hanks tout en retenue, Helena Zengal qui ajoute ici un très beau rôle à sa courte mais déjà bien fournie filmographie, et Elizabeth Marvel dans une courte séquence, et pour qui j'ai toujours un petit faible. Bref, un western qui ne prend le galop comme mesure, mais le rythme lent des chariots et du temps qui passe, inexorablement.

Kerven
8
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le 27 févr. 2021

Critique lue 87 fois

Kerven

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