Enfin un Damien à la hauteur

L'un des très rares films dont le personnage-clé porte le prénom de votre serviteur et franchement, j'aurais pu tomber bien pire. Cela faisait d'ailleurs un moment que je voulais revoir ce classique du genre, passé, évidemment, nettement plus inaperçu que « L'Exorciste », sorti trois ans plus tôt, mais ayant également rencontré un beau succès, lui aussi mérité. Si elle est moins « rigoureuse » et brillante que ne peut l'être l'œuvre de William Friedkin, « La Malédiction » offre un scénario original et quand même sacrément audacieux, dont l'ambiguïté quant au réel pouvoir démoniaque de Damien m'avait complètement échappé au premier visionnage tant rien ne prouve concrètement ces allégations.

Quelques scènes très réussies, marquantes, où Richard Donner joue intelligemment de ses effets, soit subtilement, soit de façon plus choquante

On s'étonne aussi qu'en 1976, on fasse triompher le Mal aussi ouvertement, assassinant un à un les protagonistes, finalement souvent impuissant face aux forces occultes. À moins, donc, que tout ceci ne soit dans l'esprit des trois personnages principaux, interprétation autrement moins stimulante.

Gregory Peck y fait preuve de son élégance habituelle, tandis que la magnifique Lee Remick aura rarement été autant malmenée par un scénario. Sans doute un peu moins original dans la dernière partie, l'œuvre frappe donc encore aujourd'hui par sa noirceur, à l'image d'une musique on ne plus plus adaptée signée Jerry Goldsmith : moins « culte » que « L'Exorciste » ? Assurément. N'ayant pas à rougir de la comparaison ? Également.