Rarement une accroche aura été si pertinente. "La Maison des 1000 morts" se conçoit comme un véritable musée des horreurs, dont Rob Zombie semble être le guide parfait. Si la ressemblance avec le cultissime "Massacre à la tronçonneuse" se fait sentir, "La Maison des 1000 morts" est bien loin d'un quelconque remake déguisé et possède véritablement la patte artistique de son réalisateur ainsi qu'une identité propre.
Passé une scène d'introduction jouissive, le film va prendre son temps pour présenter son univers ainsi que ses personnages. Les jeunes, s'ils ne sont pas insupportables, sont loin d'être véritablement attachants. Sauf que ce n'est pas eux qui intéressent Rob Zombie, loin de là. En effet, le petit groupe va progressivement faire la connaissance des différents tarés peuplant cet étrange bourgade. Cela commence avec un clown plutôt bourru, ça continue avec une auto-stoppeuse sexy mais dérangée. Puis ça devient carrément glauque avec un géant brulé et difforme dont le maquillage merveilleusement kitch rend relativement bien. Et ça ne va pas s'arrêter là. Plus le film avançe, plus les personnages sont cauchemardesques. Le point culminant sera atteint dans les dix dernières minutes, véritable plongée dans l'univers dérangé du réalisateur où il déploit tout son savoir-faire dans la création de monstres.
Au-délà de tous ces tarés, le film possède quelques scènes réellement percutantes. On peut citer le meurtre de ce flic (d'ailleurs c'est un futur "salopard" de Tarantino) au ralenti ou encore la scène du "masque" d'Halloween. Le film est relativement bien rythmé (bien qu'un peu court) et n'est jamais ennuyeux. Pour ce qui est des acteurs, Rob Zombie s'est entouré d'une tripoté de gueules bien senties -dont la plus célèbre restera celle du Capitaine Spaulding, présente sur l'affiche alors que son rôle est secondaire.
Malgré une durée peut-être un peu courte, "La Maison des 1000 morts" s'impose comme un des meilleurs films d'horreur des années 2000 et présente un des maîtres de l'horreur modernes en la personne de Rob Zombie.