Comme devant tout bon Astérix, ce qui importe, c’est d’avoir des munitions… Pour cette fois (je ne les compte plus, entre la dixième vision et la vingtième, j’imagine…) j’ai profité du reste d’un foie gras somptueux donc je remercie en passant la fournisseuse, je poursuis avec du saucisson, c’est obligatoire le saucisson pour La Grande vadrouille, avec un joli pain de campagne et du beurre demi-sel… le tout étant de calculer ses réserves pour arriver à s’en occuper pile pendant l’entracte (celui du Maestro, bien sûr). Pour accompagner, l’idéal bien sûr, c’est un bourgogne, on va tout de même se balader entre Meursault et Beaune, soit à la fois dans les plus jolis coins de France et au milieu des meilleurs vins du monde, c’est là où j’ai échoué, je n’avais plus rien en cave, ou presque, mais il me restait un très joli côtes-du-rhône qui ne demandait rien à personne et qui fit l’affaire mieux que prévu… Et pendant ce temps là, le boeuf-carottes du soir mijote agréablement dans sa cocotte, histoire de nous faire profiter de son fumet divin pendant la séance...


Après, vous l’avez tous vu (sauf Surestimé), je ne vais pas vous raconter l’histoire, mais déjà, il y en a une et une chouette en plus… pas de plans mystérieux qui sauveront la face de la guerre, pas d’héroïsme déplacé, pas de nazis sadiques, non, non, juste deux Français mal embarqués et quelques aviateurs anglais mal tombés qui essaient de sauver leur peau, le tout sans temps morts avec un rythme de malade, une vraie photographie, des acteurs à leur sommet et des gags comme s’il en pleuvait…


Des gags de BD, bien sûr, parce que, si le côté aventures rappelle agréablement l’efficacité d’un Tintin, lance d’incendie percée en prime, les affreux calembours qui traversent les aventures de ces deux gaulois ronchons et rebelles à l’occupation fleurent bon Astérix, et ce ne sera que justice si, deux ans plus tard, Goscinny empruntera la scène du foie malade pour en faire un merveilleux album…


Avec tout cela, le duo Bourvil-De Funès est absolument parfait, et, pour une fois, le film est à la hauteur de leur génie comique, parce que oui, et c’est d’autant plus triste que c’est probablement pour la dernière fois, mais à l’époque, le cinéma populaire pouvait aussi être de qualité, c’est fou…

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le 17 oct. 2012

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Torpenn

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