
The Great Wall se traine une réputation de blockbuster médiocre et oubliable, dans la veine d'un John Carter ou Pacific Rim Uprising. Heureusement, c'est surtout un blockbuster chinois qui se vautre donc avec l'exotisme et le panache d'une énorme fresque épique médiéval-fantastique pleine de monstres et pognon.
Fresque chinoise oblige, tout est ridiculement démesuré, avec des panoramas énormes sur des armées colossales, des légions d'archers et de lanciers jusqu'à l'horizon, des vagues de monstres déferlant comme un tsunami dans des paysages irréels, sur fond de grande muraille légitimement énorme.
Le film ne perd pas de temps et après une courte scène d'intro qui présente les enjeux de la manière la plus artificielle du monde ("Aah les amis, cette mission que nous avons commencée ensemble, il y a quelques mois pour découvrir l'artéfact bidule dans le royaume machin, car nous sommes des mercenaires et espérons en tirer un bon pécule, elle est vraiment pas facile !"), on enchaîne rapidement sur une scène de bataille comme on en verrait que dans le climax de la plupart des films du genre.
L'intention - en mettre un maximum dans la gueule le plus tôt possible - est louable, mais même avec le pactole cumulé des producteurs chinois et ricains, le film n'a pas un budget illimité et s'enlise dans un long ventre mou, sauvé de justesse par l'alchimie du duo Matt Damon / Pedro Pascal qui n'a cessé de me faire sourire.
Côté chinois, tout le monde est très grave, très sérieux et tellement droit dans ses bottes qu'aucun acteur ou personnage ne sort vraiment du lot. Jing Tian est décorative, et c'est dommage d'avoir Andy Lau au générique si c'est pour ne rien en faire.
L'écriture est simplette et ne sert que de prétexte aux batailles, un peu trop éparses. Heureusement, l'action surréaliste, la démesure permanente des armées et quelques idées visuelles sympas en font un divertissement digeste à défaut d'être recommandable.