Blockbuster bridé
Jusqu'ici, ce n'était que par l'apparition quelque peu incongrue du nom d'un grand groupe (Alibaba, au hasard), juste avant la première scène d'un film, le paiement faste des services d'un...
le 14 janv. 2017
72 j'aime
12
Voilà un film qui pue tout de suite le tout numérique et le dépaysement sur fond vert. On est très loin, bien évidemment, des premiers films de Zhang Yimou, drames intimes ou fresques historiques chinoises avant la bascule progressive dans le grand spectacle mâtiné d’effets spéciaux. Ici, on est au bout du bout du cheminement avec cette coproduction sino-américaine. Côté Chinois, les décors, la fantaisie, l’ordre, les couleurs, la virtuosité, les combats spectaculaires, la morale. Côté Américain, les effets spéciaux, trois vedettes, les effets spéciaux, le pognon, les effets spéciaux. Au milieu de tout cela, le goût affirmé pour le « fantasy » et ses incidences épiques et guerrières.
Le début du film laisse craindre le pire, notamment lors de la première attaque des bestioles imaginées à cette occasion. Abus total d’effets spéciaux plutôt foireux, d’effets de mise en scène stupides (avec ralentis, bruits de métal, caméra incontrôlable), situations et personnages totalement invraisemblables qui laissent penser qu’on va assister à un vilain navet, genre téléfilms fantastiques fauchés et sans cervelle qui inondent certaines chaînes. Sans être une grande réussite, la suite se révèle plus convaincante. Disons qu’on réussit à sortir de cette impression d’être devant un jeu vidéo où il faut buter du monstre. Le scénario n’est pas un modèle d’originalité et de rigueur mais il évite certains poncifs et a la bonne idée de voir au-delà de sa grande muraille.
Le final est, certes, aussi kitsch que la première bataille avec des confrontations visuellement peu convaincantes et des effets spéciaux pas plus aboutis que ce qu’on trouvait dans les années 1990. Cependant, on finit, peu à peu, par se laisser porter par les quelques rebondissements qui font avancer l’intrigue et on parvient ainsi plus facilement à faire fi de ces approximations techniques qui se veulent pourtant tape-à-l’œil. On évite donc la catastrophe mais le résultat, s’il se révèle par moments distrayant, est quand même juste moyen. C’est trop régulièrement moche visuellement et vide en termes d’enjeux dramatiques pour espérer fracasser le plafond de verre.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2021
Créée
le 5 juin 2021
Critique lue 89 fois
6 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur La Grande Muraille
Jusqu'ici, ce n'était que par l'apparition quelque peu incongrue du nom d'un grand groupe (Alibaba, au hasard), juste avant la première scène d'un film, le paiement faste des services d'un...
le 14 janv. 2017
72 j'aime
12
La Grande Muraille a trouvé sa place entre Pacific Rim, BattleShip et le dernier Godzilla, dans mon temple très personnel des films bousesques et jouissifs. Matt Damon sauve la Chine et le monde en...
Par
le 12 janv. 2017
30 j'aime
2
Seuls rescapés d’un groupe d’aventuriers européens venus en Chine chercher la mystérieuse poudre noire, une arme mythique qui y est fabriquée, William Garin (Matt Damon) et Pero Tovar (Pedro Pascal)...
Par
le 18 janv. 2017
30 j'aime
1
Du même critique
Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...
Par
le 22 oct. 2021
24 j'aime
23
Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...
Par
le 12 août 2022
22 j'aime
10
Rares sont les films, et encore plus les comédies, à faire une telle unanimité. On peut donc aisément se dire qu’avec Le Dîner de cons, on tient une œuvre du haut du panier, voire de son sommet. La...
Par
le 8 mars 2022
20 j'aime
6