Matt in China.

Deux mercenaires à la recherche de la poudre à canon, dite poudre noire, se retrouvent jusqu'en Chine, où ils vont être mêlés à une guerre contre l'armée et des monstres qui veulent détruire l'humanité en tenant de traverser la grande muraille.

On le sait, le box-office chinois talonne celui des Etats-Unis en termes de sousous, et il l'a même dépassé en 2020. Les films américains y cartonnent régulièrement, et il semblait naturel qu'une alliance sino-américaine se fasse, tout en mettant les meilleurs arguments. Le réalisateur reconnu Zhang Yimou, la star Matt Damon, un thème qui unifie et glorifie le peuple chinois, un budget gigantesque (le plus gros à ce jour pour une coproduction locale), des effets spéciaux à gogo qui semblent penser que le film a été conçu pour la 3D, bref tout est là... sauf qu'au final, c'est plus proche du nanar que la fresque guerrière dont il tend à s'approcher.

Parce que là, c'est un festival d'incrustation 3d parfois très moches, notamment le combat dans un ballon dirigeable, avec les acteurs qui ne semblent pas regarder là où il faut. C'est sensible dans le jeu de Matt Damon, qui a l'air complètement paumé, en plus de jouer dans un premier degré qui est limite flippant. C'est plus Pedro Pascal, son acolyte, que je trouve intéressant, car lui ne pense qu'à voler les Chinois de leur poudre noire afin de se faire du fric, mais comme le larcin c'est mal, il sera puni. On croise comme autre acteur occidental Willem Dafoe, avec des yeux exorbités, qui est un sorte un guide. Quant aux acteurs chinois, on n'en connait surtout que deux, Jing Tian, qui va devenir la cheffe de la résistance, et Andy Lau, qui est le stratège. Et ce qui est amusant, c'est que cette armée sans nom est différenciée par des amures colorées, dont on comprend pas vraiment la signification, sauf la couleur bleue qui est celle des femmes.

Au fond, ce qui est le plus intéressant, ce sont ces fameux monstres, les Taotie (repris d'une légende chinoise), qui ressemblent à des créatures vues dans Avatar, et où ils peuvent communiquer avec leur reine via les antennes qui frétillent. C'est pas mal fait, avec les yeux placés sur les côtés, et détail amusant, là où le film est très très peu sanglant, ces monstres font gicler pas mal de sang vert quand il se font tuer.

On sent tout de même le cynisme des Américains à vouloir s'approprier quelque chose qui ne leur appartient pas, pour en faire un maximum de fric. Ce qui ne sera pas vraiment le cas dans leur pays, mais à l'échelle du monde, le film sera un succès. Mais pourquoi ?