
Présenté comme un navet généreux, la grande muraille n'a en effet rien de bien profond, sinon une maigre opposition culturelle (une générale chinoise très axée sur son devoir de soldat et la confiance, en face d'un chevalier occidental mercenaire changeant constamment de camp selon les contrats). On sent donc que la noblesse va vers l'empire chinois, mais notre occidental (un Mat Damon bien rasé) aura l'occasion de prouver sa valeur. Passé cet aparté, le film déballe régulièrement sa marchandise, à savoir que la muraille sert à repousser les attaques régulières d'une invasion extra terrestre, qui ressemblent à de grosses grenouilles carnivores dont l'organisation sociale est calquée sur Starship Troopers, Edge of tomorrow et autres Independance day resurgence... Les attaques sont fréquentes et les effets spéciaux généreux, nous gratifiant de chorégraphies en surenchère constante dans les rebondissements de surface. A partir du moment où le cerveau est posé et que l'on apprécie le spectacle pour ce qu'il est (une récréation visuelle très généreuse), la séance se passe sans heurt, et on en sort agréablement diverti. Certes, c'est stérile et absolument sans profondeur, mais aucune prétention ne dépasse de l'oeuvre, elle n'est jamais plombée par une vulgarité racoleuse, et la finition esthétique du bestiau apporte un peu d'exotisme à nos cinémas régulièrement pris d'assaut par les distributions Marvel.