Vous pouvez voir la Grande Muraille pour ce qu’il est, un bon nanar !

Alors là, on touche au génie !


Et je suis tellement heureuse mon ami, mon lecteur, de partager avec toi cette expérience ! Enfin, après tant de films, je tombe sur la pépite, le diamant brut, le morceau d’étoile tombé du ciel pour nous éblouir en pleine nuit : le Nanar !!


Alors pour situer le film, (dans une période entre -200 av JC et 600 ap JC, mais là j’extrapole je suis allée voir sur wiki pour dater l’action du film), nous avons Stupid l’ Anglais (Matt Damon) et Stupido l’Espanol (Pedro Pasqual) deux mercenaires / voleurs / aventuriers / guerriers / comiques itinérants, qui sont poursuivis par des mongols en plein désert par ce que … on ne sait pas, et qui tombent comme cela, à brûle-pourpoint sur la grande muraille de chine pleine à ras bord de chinois en armure inspiration power rangers, période médiévale, option nichons apparent pour les dames, qui sont tous prêts à se fritter avec des monstres monstrueux venu de l’espace et qui attaquent tous les 60 ans à un endroit bien précis de la muraille, puis s’en vont faire un petit tour, non ne me demandez pas. Stupid et Stupido se font capturer, ils ne disent pas qu’ils sont là pour voler de la poudre noire, non non madame on est des honnêtes marchands perdus, et par un hasard bien heureux et très improbable ils se retrouvent ligotés en haut de la muraille au milieu de la bataille, ce qui leur permet, de prouver qu’ils sont des guerriers talentueux et utiles, et que ce serait dommage de les tuer. Stupid prouve même qu’il est super gentil et prêt à aider la gentille générale Lin alors que Stupido lui préfère s’évader, sentant bien que cette histoire de monstres de l’espace, ça craint du cul, et que l’honneur et compter fleurette, c’est bien gentil monsieur, mais ça nourrit pas son homme, alors que revendre la poudre noire au plus offrant si ! Et c’est sur ce cliffhanger de folie de la séparation de Stupid et Stupido que je vous laisse…
Mais non voyons, on va rester encore un peu ensemble !
C’est en résumant le film dans le paragraphe précédent que j’ai réalisé le principal défaut de la Grande Muraille : la plupart des actions sont gratuites, on ne sait pas pourquoi William et Tovar sont amis si ils le sont vraiment, on ne sait pas pourquoi ils sont là ou dans la panade au début du film, alors oui c’est une mode de réalisation pour en mettre plein les yeux que d’ouvrir un film sur une scène d’action, mais une scène d’action dans la nuit quand on ne connait ni les perso, ni la motivation, ni la situation initiale, et où on reconnait à peine les perso principaux, censés être des repères, mais comme ils sont grimés et recouverts de crasse c’est très dur de les identifier, surtout dans le noir, conséquence directe : on rate la tension et les quelques implications émotionnelles.
Basiquement, j’ai passé le premier tiers du film à me demander pourquoi !? Avant de finalement lâcher prise et me dire ok c’est n’importe quoi, allons-y. Du coup on part dans le festival des clichés, le blond gentil et héroïque, le brun fourbe, comment ça les hispaniques sont voleurs et menteurs et lâches ?! Racisme dites-vous ? Nooon ! C’est bien plus que cela, mais on y reviendra. Les perso sont réduits à leur fonction, pour les chinois ou les européens, l’armée secrète chinoise est super kitch, pour des types qui depuis la nuit des temps étudient le phénomène, et s’organisent de manière super capilotractée pour combattre des monstres, ils sont très sur l’improvisation et surpris, et puis bien sûr, c’est le gentil William qui va les aider et faire progresser l’intrigue et apprendre à des gars qui font ça depuis des centaines d’années qui consacrent leur vie à ce combat qui va leur apprendre leur job et comment mater les méchants monstres, mais par contre cela nous amène à l’aspect le plus vendu du film : les batailles.
Et alors là, on en à pour notre argent, c’est beau, c’est créatif, c’est grand spectacle, c’est stérile et inutile ! Pour des types qui ont inventé l’art de la guerre, certaines stratégies d’attaque sont juste mais insensée ! Le fameux groupe bleu, des nanas avec les armures à nichons (!!) ont tout un système de tourelles, à machinerie et poutrelles, où les filles se jettent dans le vide attachées à une corde par la taille, rip les vertèbres, pour empaler les monstres sur des lances, avant d’être remontées puis rejetées jusqu’à ce qu’elles se fassent bouffer, alors on les remplacent par d’autres… ça en jette, c’est le cas de le dire, mais pourquoi, je veux dire stratégiquement entre se casser la tête à construire un système pareil et le nombre de personnes que ça sollicite il serait quand même plus rentable de mettre des meurtrières en bas de la muraille et de sortir les lances à travers !
Ce n’est qu’un exemple mais tout le film est construit sur cette logique stérile du bel emballage creux, inutile et monumental pour rien, car même dans la suite de l’histoire les décisions les choix les actions de William Stupid ne sont jamais justifiées, si ce n’est pour l’héroïsme gratuit du grand spectacle poudre (noire) aux yeux.
On arrive enfin au problème central du film : c’est une des premières grandes collaborations de production entre la chine et Hollywood sur un block buster et la première production chinoise destinée à l’export. C’est soi-disant un film chinois pour les américains, et nous un peu aussi au passage, et malgré toute l’énergie et le travail fourni, indéniable, sur les décors, costumes, figurants, effets spéciaux, et surtout avec au scénario : Tony Gilroy, Carlo Bernard et Doug Miro, d'après une histoire de Max Brooks, Marshall Herskovitz et Edward Zwick nous dit Wiki, donc pas des pébrons et surtout beaucoup (trop) de gens pour accoucher d’un scénario aussi confus vide et mince. On est dans la caricature, on tombe dans le comique et pas pendant les scènes humoristiques, et dans le gratuit. On reste dans la sensation que tout le film est un montage de générique, le blond, le brun, la fille, le monstre, le courageux général, le vieux mystérieux… et les scènes s’enchainent de façon très stéréotypée. Après des années où le cinéma occidental a caricaturé les figures chinoises, c’est clairement au tour de la chine de caricaturer notre cinéma, et après assimilation, dissection et digestion, on aboutit à ce résultat. Du coup je me pose sincèrement la question, est ce que l’on peut blâmer les producteurs et le réalisateur Zhang Yimou pour le résultat de leur travail, sachant que manifestement ils ont pris le cahier des charges hollywoodien, et une matière de base écrite par les scénaristes hollywoodiens, pour nous donner un film si décoratif est vide de sens, où même Damon et Pascal se singent eux même, font le degré zéro de l’acting ou au contraire surjouent au maximum. Il est à noter, que par contre, Willem Dafoe ne surjoue pas du tout !
Pour conclure la Grande Muraille tombe dans la catégorie nanar, car il se prend au sérieux et veut divertir avec de vraies bonnes intentions, mais tout ce qu’il entreprend est raté, au lieu d’aboutir à un grand film fantastico-historique on est dans la parodie, le cliché et la caricature presque la vision des chinois sur ce que veut un spectateur occidental.
Vous pouvez voir la Grande Muraille pour ce qu’il est, un bon nanar !

FannyGiordano
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le 17 janv. 2017

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