La Grande Évasion par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Vers la fin de la seconde guerre mondiale, des aviateurs des armées américaine et britannique qui ont tenté de s'évader de leur lieu de détention sont regroupés dans un camp de prisonniers de la "Luftwaffe". Ceux-ci étant officiers, leurs conditions d'existence sont tout à fait acceptables et le temps qui leur est imparti à ne rien faire est utilisé entre autres à étudier et organiser une formidable évasion d'environ deux cent cinquante détenus.

La manière qui leur semble la plus plausible est de creuser un tunnel, avec les moyens du bord, dont la sortie doit se faire à l'extérieur du camp dans un sous-bois. Les choses semblent se dérouler comme prévu.

Malheureusement à cause d'un calcul hasardeux, le tunnel débouche en fait devant les barbelés protégeant le camp, à portée de fusil des sentinelles. Celles-ci se montreront alors sans pitié vis à vis des fuyards et seul quelques uns d'entre eux réussiront à s'échapper. Alors une autre épreuve et non des moindres commencera: ne pas se faire reprendre par l'ennemi...

Nous voici plongés dans une aventure humaine qui marqua l'histoire de la seconde guerre mondiale puisque cette épopée fut vécue par des officiers aviateurs tous multirécidivistes de l'évasion. Des soldats aux caractères et aux comportements parfois complètement opposés vont se retrouver unis dans un même élan afin de défier un ennemi se croyant invulnérable. Avec abnégation, courage et méthode le tunnel se creuse en cachette. La ruse vient s'ajouter aux moyens rudimentaires utilisés par ces hommes afin que, pour l'honneur et pour la liberté, cette épopée énorme et à peine croyable puisse se concrétiser.

Ce qui débute par une aventure enthousiasmante va tout à coup se transformer en un énorme drame lorsque ces hommes, croyant avoir réussi un exploit extraordinaire, vont se retrouver, à la suite d'une erreur, du mauvais côté des fils barbelés. Ils ne vont pas être nombreux à ne pas être repris ou tués par l'ennemi. Ceux qui peuvent passer deviennent des hommes traqués par l'adversaire et hantés par la vision du drame affreux auquel ils ont été confrontés.

Petit à petit le nombre de survivants de ce moment qui deviendra illustre va s'amenuiser car, sortis des barbelés, ils se retrouveront aux prises avec une toile d'araignée qui se tissera au fur et à mesure autour d'eux. Devant le danger permanent de cette "liberté très surveillée", les survivants garderont tout de même en eux la force morale qui donne à certains la possibilité de réaliser des exploits insoupçonnables.

Peut-être pensent-ils également à leur sort lors d'une éventuelle nouvelle capture? En tout cas, même si cette grande évasion ne fut pas une totale réussite, c'est peut être un peu à cause de cela qu'elle fait force de symbole pour la dignité humaine et la liberté.

Voici donc un film qui reste dans de nombreuses mémoires et je dois dire que je l'avais vu à sa sortie, je l'ai revu il y a quelques années et j'y ai porté autant d'intérêt. Il faut dire que l'œuvre fut réalisée par un certainJohn Sturgesqui nous avait séduit depuis pas mal d'années avec des réalisations plutôt réussies. Avant ce film nous étions encore sous le charme avec "Les sept mercenaires" et vu le succès que suscita ce film, un gros budget fut alloué pour conter l'histoire de ces héros fugitifs tirée d'un récit de Paul Brickhill.l

Ce charme ne fut pas rompu car le réalisateur s'entoura de brillants comédiens dont l'un trouvait là son premier rôle titre au cinéma: Steve McQueen. Son air très cool, sa balle dans la main qu'il fait sans cesse rebondir, son fameux exploit en moto (photo ci-dessus) et son interprétation tout à fait convaincante le hissèrent au sommet d'une gloire très méritée.

Les autres acteurs principaux se sortent de fort belle manière de cette terrible aventure. Citons Charles Bronson, James Coburn, Richard Attenborough, Donald Pleasence et James Donaldnotamment.

Bien sûr ce film se veut parfois un peu conventionnel; le héros est le héros et les autres personnages en pâtissent un peu. Les sentiments sont "appuyés" au maximum par une musique entraînante et cocardière comme elle l'était dans beaucoup de films de guerre de cette époque. Quant aux personnages eux-mêmes, ils sont décrits de façon très conventionnelle. Malgré cela, durant presque trois heures on ne s'ennuie pas un instant. En effet les préparatifs de cette évasion tiennent autant en haleine que ce qui va en découler. Cela nous vaut un excellent film bien commercial à la mise en scène assez extraordinaire.

Bien sûr dans les grandes productions de John Sturges on pourra toujours critiquer un style un peu "tape à l'oeil". Dans le cas présent nous ne nous en plaindrons pas car cette réalisation n'aurait peut-être pas connu cette gloire sans le clinquant et... Steve McQueen !

Box-Office France: 8 756 631 entrées

Ma note: 8/10

Grard-Rocher
8
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Créée

le 3 sept. 2022

Modifiée

le 18 août 2022

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