La Grande Aventure LEGO par lhomme-grenouille

Je dois bien l’avouer, avant même que ce film ne sorte et qu’on le présente comme un grand succès, j’avais trouvé dans sa bande-annonce quelque-chose qui me rendait curieux. Certes, cela semblait assez basique, déjà-vu et sans véritable fond mais, je ne sais pas pourquoi, malgré tout, ça m’intriguait quand même un peu... Maintenant que je l’ai vu, je comprends davantage ce qui m’avait titillé à ce point. L’univers Lego, c’est à la fois un simple duplicata simplifié de l’univers culturel dans lequel on baigne mais aussi une possibilité infinie de combiner tout ça à volonté selon l’imagination et les envies. Et c’est finalement là que les gars à l’origine de ce film sont très malins : que ce soit l’intrigue, la mise en scène ou bien même les techniques d’animation employées (parce que oui, le film n’hésite pas à mixer stop-motion, de l’image de synthèse et de la prise de vue réelle), tout repose en fin de compte sur le principe de la combinaison loufoque et de l’envie de donner un sens avec tout un patchwork incohérent et bizarroïde. Et ça marche ! En tout cas, sur moi, ça a bien marché. Pourquoi ? Parce que tout d’abord les gars de ce film ont su s’attarder sur un paquet de détails visuels de l’univers Lego ; ils ont également pris le temps d’en mobiliser toute la richesse pour opérer des combinaisons culturelles aussi absurdes qu’amusantes ; mais aussi et surtout, ils ont eu l’intelligence de construire toute leur intrigue sur le principe même de la construction Lego. Et d’ailleurs, rien que pour ce dernier point : bravo ! Il aurait été tellement facile de se dire : « notre plus, c’est la licence Lego, alors on se contente de calquer les mêmes mécanismes narratifs qu’on voit partout ailleurs juste pour faire tourner la machine ». Or, là, il y a non seulement un propos très malin sur la « philosophie de jeu » du Lego, mais en plus ils ont conservé l’esthétique du jouet, le tout agrémenté d’un humour très simple et très bon enfant dont moi je suis particulièrement friand. Je ne crie donc pas au chef d’œuvre, mais j’avoue que pour un blockbuster qui s’affiche ouvertement comme une pub géante pour un jouet très connu, le produit au final est très honnête et fort rafraîchissant. Une bonne surprise...