En dépit de ses scènes de bagarre mettant bien en valeur les capacités martiales de Bruce Lee, tout comme son charisme de félin enragé (il n'y a qu'à voir sa propension à faire parler les poings plutôt que sa bouche), La Fureur de vaincre est de ces bobines dont la cinéphilie qui a grandi avec aime y vouer un véritable culte même 30 ans plus tard. Pourtant en y regardant de plus près, il n'y a pas grand chose à sauver de ce drame centré sur le personnage de Chen Zhen, devenu criminel suite à la mort -que l'on dit accidentelle- de son maître. Il doit alors vivre en marge de son village pour ne pas attirer trop d'ennuis sur ses proches.
Entre deux séquences romantiques d'un autre âge autour d'un feu et une caricature pas possible des japonais (le strip-tease de la geisha restera dans les anales rayon connerie) qui sont autant japonais que Lo Wei est un grand cinéaste, La Fureur de vaincre manque d'être réussi sur le plan de la mise en scène, trop plate et sans audace, malgré des décors fleurant bon les studios Shaw Brothers. Difficile de tenir le coup face aux immenses plages de dialogues insipides entrecoupant les séquences de bagarre jusqu'à un final larmoyant réussissant son coup et faisant de Bruce Lee une vraie rock star.