"-Monseignor, il est l'or. L'or de se réveilleeer. "
"-Il en manque une !
-Vous êtes sors ?
-Tout à fait sors."
"Je ne vous ai pas volé, je vous ai menti".
"-Blaze, flattez-moi.
-Monseigneur est beau.
-Vous pensez vraiment ce que vous dîtes ?"
Des répliques cultes, tellement légendaires qu'elles sont ancrées dans la mémoire collective française, émaillent de saillies drolatiques ce film de 1971. Don Sallustre, ministre avaricieux campé par un Louis de Funès au sommet de son art, pressure le monde des roturiers au nom du roi mais surtout pour son enrichissement personnel, tant il vénère le métal jaune sous toutes ses formes. Sous un prétexte fallacieux et follement drôle vu le personnage, il va retrouver déchu de ses ministères et condamné à entrer dans les ordres pour faire vœux de chasteté et de pauvreté ("non, pas la pauvreté Sire !"). Il va alors ourdir une vengeance mesquine destinée à mettre le souverain dans l'embarras.
Comédie dans la veine des œuvres cinématographiques française des années 60 & 70, ce film emblématique met en scène un duo humoristique classique parfaitement huilé. Le rythme adopté par Louis de Funès et Yves Montant se révèle efficace à souhaits. Si les ficelles peuvent parfois paraître grosses, elles font le plus souvent mouche et déclenchent une contraction involontaire des zygomatiques. Alice Sapritch, en duègne nimbée d'une fausse pudeur, complète le tableau.
De scènes intimistes hilarantes en extérieurs où le souffle de l'action dynamise la narration, tout est finement pensé pour amuser le spectateur.
La fin est malheureusement plus convenue et moins soignée que le reste mais il subsiste de ce moment de cinéma une bonne dose de rire et de nostalgie, magnifiée par la sublime musique de Michel Polnareff. Celle-ci, ancrée dans la mémoire, revient immédiatement en tête dès que résonnent les premières notes. Un chef d'oeuvre musical qui se marrie à merveille avec cette comédie.