Film de commande pour Scorsese, La couleur de l'argent est la suite, réalisée 27 ans plus tôt, de L'arnaqueur. Malgré tout l'affection que je peux avoir pour Paul Newman, je suis autant hermétique à ce film qu'à celui de Rossen, car le billard n'est décidément pas le sport le plus emballant à filmer.
Le film a un côté générationnel entre le vieux et le chien fougueux qu'est le personnage de Tom Cruise, avec les différences que ça implique, et au milieu, une belle pépée interprétée par Mary Elizabeth Mastrantonio.
Ça, c'est plutôt réussi, mais si on ne m'avait pas dit que c'est Scorsese à la caméra, je n'y aurais pas cru, car je ne retrouve rien de son style. Sauf le montage de la talentueuse Thelma Schoonmaker, qui saura rendra la seule scène de billard entre Cruise et Kidman, monté comme une bataille avec les queues qui frappent les boules comme des coups de canon.
Ce qui me fait marrer aussi, c'est la coupe brushing de Cruise, qui est plutôt bien (l'acteur, pas la coupe), et la musique qui reprend plusieurs standards des 80's (dont du Eric Clapton). Mais le film est sauvé par Paul Newman, formidable en vieux de la vieille du billard, et qui a toujours ce regard bleu acier qui lui donne un putain de charisme.
C'est un Scorsese mineur, ça arrive à tout le monde de trébucher un peu. D'ailleurs, le film fut réalisé après le très bon After hours, et avant La dernière tentation du Christ.