Adam et Raed

Adam est fils de pêcheur. Mais un fils de pêcheur instruit par l'imam de son village. Un jour, cet imam l'informe qu'il est admis à Al-Azhar, la prestigieuse université sunnite du Caire.

J'avais pas mal apprécié le long-métrage précédent de Tarik Saleh (Le Caire confidentiel), qui nous plongeait dans les remous de cette grande ville bruyante et désordonnée, sans toutefois multiplier les effets de manche.

Cette fois-ci, au vu du pitch, j'espérais en comprendre plus sur la formation théologique cairote, et, éventuellement, constater que les couloirs de la haute autorité sunnite ne sont en fait qu'un jeu de pouvoir à visage couvert.

De fait, Adam intègre l'université. Il suit des cours (semble-t-il) mais il est rapidement repéré par un autre étudiant. Cet autre étudiant le fait sortir en douce, l'amène en boîte de nuit et globalement semble le pousser à sortir du droit chemin. Jusqu'à la nuit où cet étudiant est assassiné sous les yeux d'Adam.

Ca suffira pour le résumé. Le film est beaucoup plus long (et c'est d'ailleurs un de ses défauts) mais balancer cette histoire en quelques phrases ne serait pas lui rendre hommage.

Ce que nous dit le film, en revanche, peut se résumer assez simplement:

- L'ambition rend tout aussi con que la peur

- Politiques, religieux, tous pourris

- La force reste du côté de celui qui a les armes

J'espérais une analyse un peu plus nuancée, et surtout qui me permette de voir les rouages d'une religion d'état. Or ici, ce n'est pas le propos. La religion est une toile de fond, mais à l'exception d'un dialogue en scénarite magique à la fin du film, elle n'est qu'un vague prétexte. Al-Azhar pourrait être une école qui enseigne des matières scolaires classiques, ou la magie comme Poudlard, ça ne changerait pas le film pour ce qu'on nous en montre!

Bilan: je dirais que pour cette fois-ci, Tarik Saleh ne maîtrisait pas assez son sujet. Ou du moins, s'il maîtrise très largement l'aspect politique, pouvoir corrompu et élection à vie, il ne semble pas avoir assez creusé du côté d'Al-Azhar.