Un homme, Snaporaz, croise dans un train une femme mystérieuse au sourire aguicheur. Elle descend à un arrêt désert, dans la campagne italienne. Il arrive dans un hôtel où a lieu un congrès de féministes. Il rencontre ensuite une galerie de personnages hauts en couleur :


une grosse paysanne qui veut le violer ; une jeune femme qui fait des courses en voiture de nuit, avec des amies de la jeunesse moderne ; Katzone, un Don Juan qui collectionne des images et des extraits sonores de ses conquêtes dans un palais au goût douteux ; une femme qui fait un numéro de télékinésie dans lequel elle recueille des perles dans son vagin ; des policières nazies ; deux créatures de rêve habillées à l'orientale dans un palais ; différents passages de son enfance ; un tribunal qui le juge coupable de masculinité. Alors qu'il semble sur le point de mourir, il se réveille dans le train, en face de sa femme. La femme mystérieuse du début est présente dans le train, ainsi que les autres personnages : tout cela n'était qu'un cauchemar.


Comme beaucoup de films de Fellini, c'est un film où un personnage-spectateur est tiré par la manche d'une galerie de personnages à l'autre. Mais ce qui marchait dans Juliette des esprits ou Huit et demi semble ici un peu plus artificiel. Car la révélation finale ôte tout enjeu au message, et l'ambiance de happening est à mon sens un peu convenue. Reste l'outrance dans l'imaginaire, indéniablement originale. Certaines images restent en mémoire, mais d'un point de vue technique, ce n'est pas le plus beau des films de Fellini. Je trouve la scène dans la voiture avec les jeunes femmes junkies et la musique années 1980 assez maladroite, on dirait un vieux monsieur qui essaie de saisir, avec des a priori, les changements de son époque.


La cité des femmes est un film original, avec quelques personnages féminins mémorables (Donatella), mais replacé dans la filmographie de Fellini, c'est un film un peu en retrait, qui ne prétend pas délivrer un discours fini sur la féminité, mais jouer avec différentes images de la femme.

zardoz6704
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le 26 janv. 2017

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zardoz6704

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