Elephant Boy
Voilà un film passé inaperçu que j'attendais particulièrement, en grande partie pour Xavier Dolan, acteur/réalisateur de génie, et le voir ici en tant qu'acteur dans un film dont il n'est pas le...
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le 20 nov. 2015
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Un docteur d'un asile psychiatrique disparait sans laisser de mot, on interroge Michael, la dernière personne à lui avoir parlé pour savoir où est le Doc', sauf que, celui qui sait tout, dira le moins. Car Michael n'est pas un témoin comme les autres : il est patient de l'asile, accessoirement obsédé par les éléphants, et prend un malin plaisir à faire tourner en bourrique son interrogateur qui perd patience. On se prend vite à vouloir savoir, nous aussi, et à essayer de deviner le prochain coup tordu que fera le cynique patient au soignant placide qui force notre respect (à sa place... heureusement qu'on n'est pas garde-fou). Xavier Dolan brille comme à son habitude dans les rôles de composition (on est ultra-fan, on avoue) et parvient à nous faire sentir tantôt de la compassion (on se doute que son obsession ne vient pas de nulle part, et la révélation finale nous a brisé le cœur...) tantôt une envie de le secouer pour lui faire cracher le morceau. On avait d'ailleurs vu venir le "coup de la boîte de chocolats", ce qui n'en a été que pire : on en beugle devant son téléviseur, comme si le médecin pouvait nous entendre, et les dernières scènes de nous faire encore un peu plus mal au cœur pour le fou qu'on savait plus fracassé que méchant... La fameuse chanson de l'éléphant est un petit privilège que nous fait le film, amis francophones, puisqu'il s'agit de la comptine "Un éléphant, ça trompe, ça trompe..." qu'on connaît tous pour l'avoir serinée dans notre enfance, en rigolant du double-sens, mais pour les américains, il faudra quand même une petite scène d'explication finale ("nous, on savait" : on se sent comme Einstein, étrangement). Si la résolution de l'enquête déçoit un peu, on comprend vite qu'il ne s'agissait pas vraiment du propos du film, préférant monter un duel entre un patient et un médecin aux antipodes, qu'on a envie de découvrir au fur et à mesure des piques verbales, des mensonges et coups de bluff, et dont l'apothéose dramatique passe finalement devant l'intrigue du Doc' perdu. Un duel à l'ombre, sensible et brillamment interprété, qui nous a beaucoup plu.
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Créée
le 30 avr. 2022
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