La Belle et la Bête
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La Belle et la Bête

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise (1991)

Indépendamment de la réalisation, la Belle et la Bête est une histoire qui me touche particulièrement. C’est un récit symbolique qui nous concerne tous. La Bête représente la part d’animalité présente en chaque homme.


Cette Bête est une créature en souffrance, elle a honte d’elle-même, elle se cache des autres, se replie sur elle-même et dans sa douleur elle devient aigrie, colérique. Pourtant, elle n’a pas perdu toutes relations, les serviteurs sont toujours là, liés à elle par le maléfice. Mais eux, bien que transformés en objet, sont restés humains. Si leur grand souci est de voir le sort annulé pour être libérés, ils ont également une véritable affection pour la Bête. A la fois ils tremblent devant elle quand elle rugit et à la fois ils se dressent devant elle pour lui reprocher son comportement et la conseiller. Ils la servent, prennent soin d’elle mais ne sont pas serviles. Ce sont eux, les serviteurs, qui ont sauvé la Bête d’elle-même et lui ont permis de garder un minimum de relations durant le temps de l’isolement dans le château.


Mais le rôle décisif dans le processus de libération revient à la Belle. A son contact, la Bête s’humanise peu à peu en apprenant à aimer. Elle apprend à manger, à rire, à lire, à jouer, à faire attention à l’autre, tout cela en grandissant dans l’amour pour la Belle. Cet amour va atteindre sa plénitude quand la Bête sera capable de laisser partir la Belle. Quand les serviteurs lui demandent pourquoi il l’a laissée partir, la Bête répond : « parce que je l’aime ». Aimer quelqu’un c’est renoncer à le posséder, c’est le laisser aller son chemin, c’est le laisser nous quitter s’il le faut. C’est en atteignant ce sommet de l’amour que la Bête retrouvera la Belle, car elle reviendra à lui.


Quant à la Belle, elle est capable d’aimer au-delà de l’apparence, ce que le prince n’avait pas su faire en rejetant la vieille qui se présentait à son château. Elle a été capable de voir la part d’humanité présente dans la Bête et de l’éveiller. Elle est présentée comme une personne au caractère indépendant et fort. Elle est libre face aux conventions sociales, elle est libre dans sa pensée et elle est libre d’aimer réellement ! C’est une très belle figure.


A cette histoire que je trouve très parlante s’ajoute un graphisme magnifique. Ce dessin animé est tout simplement féerique en plus d’avoir une histoire symboliquement réaliste !

abscondita
8
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le 2 oct. 2021

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abscondita

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