Bon soyons direct, la version animée de la Belle et la Bête est probablement mon Disney préféré et je pense également que c'est un de ceux qui symbolisent le mieux ce qu'on peut appeler "magie Disney". Dans ce cas comme serait-il possible qu'un film live qui reprend quasiment au plan près le dessin-animé soit un mauvais film? Et bien à mon sens c'est impossible... Même si je le trouve mauvais sur pas mal de points, grâce à son matériel de base, le film arrive à rester dans l'ensemble d'une bonne qualité! On retrouve tout ce qui faisait la force de l'animé, le sens de la féérie très coloré et paillette (à la limite du kitch), des chansons qui sont devenues des standards de notre enfance, des personnages hauts en couleurs, du romantisme. C'est certes naïf, mais tellement optimiste... C'est d'ailleurs un mot qui convient bien au film. Pendant 2 heures, le monde nous semble plus beau, plus doux, plus "magique". On sait très bien que tout cela n'est qu'un énorme gâteau à la crème hyper sucré mais ça fait du bien de pouvoir se goinfrer de temps en temps!
Maintenant attention, si je trouvais la digestion très facile devant la version animée, ici j'ai été à deux doigts de l'indigestion à plusieurs reprises. Je n'ai absolument rien contre le fait de faire quasiment un copier /coller mais j'aurais voulu que les ajouts apportent une plus value. Le Livre de la Jungle suivait à la lettre le dessin animé mais il arrivait à se démarquer à plusieurs reprises en faisant preuve d'audace, principalement dans le traitement des antagonistes. Malheureusement ici ce n'est pas le cas... Toutes les qualités du film étaient déjà présentes dans la version de 1991. Les nouvelles chansons sont moins puissantes que les anciennes et si elles donnent à l'ensemble un côté comédie musicale totalement assumé, elles rallongent surtout le récit. Et c'est bien un des principal problème, pour raconter exactement la même histoire on passe de 87 à 129 minutes! J'ai personnellement trouvé ça très long...
Certaines sous-intrigues scénaristiques sont rajoutées (comme les passés de la Belle et de la Bête) mais elles ne servent pas à grand chose... On sent bien que Bill Condon à voulu aborder le thème des choix dans la paternité mais ça reste totalement en surface... Pourtant le personnage de Maurice, le père de Belle, a été bien plus développé. Tout comme celui du Fou d'ailleurs qui devient "un peu" plus que le sidekick du méchant. Dans ces deux rôles, Kevin Kline et Josh Gad font le taf en prenant de toute évidence beaucoup de plaisir. Mais celui qui s'en tire le mieux est Luke Evans en Gaston! Avec son jeu tout en cabotinage, il s'approprie clairement les meilleures scènes du film, au point d'éclipser le couple principal un peu fade... Si Emma Watson joue une belle très féministe dans l'âme (c'est à la mode depuis Frozen), elle manque parfois un peu de charisme pour interpréter un des personnages féminins les plus mythiques de Disney. Quand à Dan Stevens, s'il reste convainquant en bête (malgré des effets spéciaux parfois limites...) ,j'ai trouvé que la magie s'estompait quand il se transformait en prince... A la place de Belle, j'aurais eu envie de dire "euh je peux récupérer la version poilue?". Certains me diront que c'était déjà le cas dans le dessin animé et que finalement c'est raccord...
Oui, c'est une question de point de vue... En l'état, la Belle est la Bête fait le taf, c'est un bon divertissement qui reprend à son compte la majorité des atouts du classique Disney. Cependant, n'espérez pas y trouver la moindre originalité ou créativité. Maintenant, perso, je ne suis pas contre le fait de prendre une bonne dose de paillettes de temps en temps dans les yeux. Ca vole et c'est futile mais c'est mignon et brillant... De plus voir ma fille sortir avec un sourire béat du cinéma, c'est quelque chose qui n'a pas de prix...
En deux mots:
Remake quasiment au plan près du Disney de 1991, cette version de la Belle et Bête ne vous surprendra pas. Elle se base sur la force de son matériel de base pour tirer un bon divertissement mais les différents ajouts sont plus des défauts que de véritables plus values.