Suite au succès phénoménal rencontré par The Little Mermaid, les studios Disney, enfin remis en selle, décident de sortir un vieux projet de leurs tiroirs, une adaptation du célèbre conte européen La belle et la bête, en suspens depuis les années 30.
Construit comme une véritable comédie musicale digne de l'âge d'or d'Hollywood, La belle et la bête s'éloigne quelque peu des différentes versions du conte pour s'ancrer dans une traduction purement disneyenne, avec tout le manichéisme que cela implique. Les bons seront donc très gentils et les vilains très méchants, et chacun sera récompensé à la fin ou périra dans d'atroces souffrances. Tout est donc calibré pour faire mouiller la gamine de huit ans qui sommeille en chacun de nous, et dans ce domaine, le film supervisé par Gary Trousdale et Kirk Wise rempli son contrat haut la main.
Mêlant habilement animation traditionnelle et mouvements générés par ordinateur, La belle et la bête offre un superbe écrin, propose des images absolument splendides aux couleurs chatoyantes. L'animation est toujours efficace malgré les années, tout au service de personnages forts et attachants, qu'il s'agisse du couple principal, des seconds rôles ou même du méchant de service, enflure totale se payant cependant les séquences les plus drôles.
Aussi solaire et clinquant que gothique et sombre, musicalement entraînant, La belle et la bête version Disney compense allégrement un cahier des charges rempli de bons sentiments par une facture technique imparable et par un merveilleux de chaque instant.