Avec son mari Carlos (Fernando Cayo), Laura (Belén Rueda) décide de revenir habiter sur les lieux de son enfance, dans l’orphelinat, aujourd’hui désaffecté, où elle a grandi. Rapidement, leur fils Simón (Roger Princep) commence à leur parler de ses « amis invisibles », ce que Laura et Carlos ne prennent que pour un jeu d’enfant. Mais le jour où Simón disparaît, Laura se demande si ces « amis invisibles » ne seraient pas des fantômes qui auraient enlevé son fils. Prête à tout pour retrouver Simón, elle fait appel à un médium (Géraldine Chaplin), afin d’entrer en contact avec ces fantômes. Mais pour les voir, il faut d’abord y croire…


Produit par Guillermo del Toro, le premier film de Juan Antonio Bayona se situe dans la parfaite lignée de ce dernier. Evoquant par moments L’Echine du diable par sa manière de mêler le drame intimiste et le récit fantastique, L’Orphelinat dépasse vite son simple stade de film d’épouvante pour se concentrer sur la magnifique relation unissant Laura à son fils Simón.
Interprétés par de touchants acteurs, c’est surtout par leur écriture très fine que se caractérisent les personnages de Bayona. En effet, on s’attache vite à cette famille dont l’unité est mise à rude épreuve par des événements incompréhensibles. A ce niveau, le scénario de Sergio G. Sánchez brille par son intelligence, nous faisant rentrer par toutes petites touches successives dans une ambiance de plus en plus oppressante où le fantastique est d’abord de mise, avant de nous transporter dans un surnaturel finalement davantage suggéré que pleinement montré.
Si l’épouvante est bien présente dans quelques scènes où la belle photographie d’Óscar Faura distille une angoisse sourde (incroyable scène du jeu avec les fantômes), elle constitue tout de même une limite du film, s’avérant trop classique pour instaurer une vraie surprise. Mais quand Bayona dépasse l’épouvante pour entrer dans le drame fantastique, L’Orphelinat devient alors un magnifique film, qui s’achève dans un tourbillon de poésie et d’émotion, porté par une belle partition de Fernando Velázquez, qui fait littéralement fondre le cœur. Et malgré ses quelques imperfections, c’est bien ce tourbillon dans lequel on se laisse emporter bien volontiers que l’on retiendra de cette première réussite de Bayona.

Tonto
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le 14 mars 2018

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