Wes Anderson semble inépuisable. Où réussit-il à trouver cette foule d'idées qui se bouscule sans cesse en une multitude de tableaux cohérents, regorgeant d'inventivité ? Comme à son habitude, le réalisateur excentrique nous immerge dans un conte vivant. Et c'est d'autant plus souligné qu'il s'agit d'un film d'animation en stop-motion, bien éloigné de son Fantastic Mr. Fox. Il emprunte à la culture asiatique contemporaine pour guider son esthétique et son histoire, dans lesquelles il parsème de nombreuses références dans les décors et du choix d'utiliser la barrière du langage comme ressort scénaristique. C'est un peu facile pour rendre le film plus atypique, surtout que l'intrigue, même si elle est surprenante, ne le justifie pas forcément. Cela n'empêche pas d'être captivé par le rythme millimétré qui nous rend spectateur d'un enchaînement de fresques subtilement composées. L'animation est à la fois complexe dans la conception des environnements et du nombre de marionnettes, mais aussi simple dans la composition de ces plans symétriques et d'une caméra qui se déplace seulement sur l'horizontale ou la verticale ; ce qui donne l'impression d'explorer un canevas, scène par scène.