L'Île aux chiens
7.7
L'Île aux chiens

Long-métrage d'animation de Wes Anderson (2018)

Une création artistique comme base philosophique

Wes Anderson est plus qu'un réalisateur.
Sa créativité et son indépendance d'écriture sont avérées. Il suffit de visionner "The Grand Budapest Hotel" pour s'en persuader.
S'attaquer au film d'animation est donc un sacré challenge. Mais compte tenu de son pedigree, rien d'illogique.


Et quelle réussite cette "Ile aux chiens" !
Un film qui parlera des 7 aux 77 ans. Testé et avéré ! (j'exagère un peu de 7 à 47 ans en passant par 13 ans type préado...)


Quels éléments pour se convaincre de l'intérêt de voir le film :



  1. le film est extrêmement bien écrit. Au delà du scenario, les dialogues sont des bijoux, les personnages sont travaillés et la scénarisation a été vraiment peaufinée.
    Bizarrement le seul point un peu bizarroïde de la part de Wes Anderson est que le salut vient d'une grande blonde de l'Ohio


  2. le rendu visuel est atypique tout en puisant quantité d'inspiration. Les plus vieux penseront de Golargol (...) ou les Sentinelles de l'air. Et pourtant rien d'obsolète dans l'animation. Evidemment le choix des couleurs et l'univers pourront rebuter les fans des films d'animation made in Pixar ou Ghibli.


  3. les thèmes abordés sont intéressants et évitent la caricature. Pour autant, le réalisateur les aborde frontalement. Pêle-mêle : la démocratie, la souffrance animale, le karma, la pollution liée à la consommation, la reconnaissance des enfants...


  4. une fois de plus, j'aime une histoire qui ne répond pas de manière simplissime à la loi de l'emmerdement maximale avec le climax au 3/4 du film. Ici la tension est constante, on ne s'ennuie pas et les pépites visuelles / anecdotiques sont distillées tout le long de l'aventure.


  5. le mélange des langues (avec traduction instantanée) anglais / japonais / français / langue bizarroïde (non identifiée) est également intéressant. Cela donne du relief et un côté exotique au film.



En résumé, si vous passez au delà de la culture de l'image léchée - qui peut être un réel frein pour les enfants notamment - l'œuvre est à mettre en bonne place dans les bijoux dans les films d'animation.

Créée

le 10 févr. 2021

Critique lue 96 fois

1 j'aime

4 commentaires

Raider55

Écrit par

Critique lue 96 fois

1
4

D'autres avis sur L'Île aux chiens

L'Île aux chiens
Sergent_Pepper
8

Coast dogs, les voix des samouraïs

Dans la filmographie de Wes Anderson, l’univers visuel et graphique s’impose d’avantage à chaque opus, quittant le commun du cinéma pour présenter un fragment d’un monde dont il serait l’unique...

le 30 avr. 2018

100 j'aime

4

L'Île aux chiens
EvyNadler
9

La métaphysique des chiens

Quatre ans après son excellent Grand Budapest Hotel, le dandy le plus en vogue du tout Hollywood revient avec ses tons pastel et son élégance unique pour réitérer le pari qu’il avait réussi en 2009...

le 23 mars 2018

63 j'aime

6

L'Île aux chiens
Vincent-Ruozzi
7

Wes Anderson, the storyteller

Wes Anderson est ce qu'on pourrait appeler un original tant sur ses histoires que sur sa façon de les mettre en scènes. Dans L'Île aux chiens, le réalisateur texan renoue avec une technique...

le 30 avr. 2018

58 j'aime

8

Du même critique

L'Élégance du hérisson
Raider55
5

1 chapitre sur 2

Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède. Celui-ci en fait partie. Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de...

le 7 juil. 2021

10 j'aime

9

L'Âge d'or, tome 2
Raider55
8

Si beau et si frustrant à la fois

Ce tome de l'âge d'or est le 2nd de l'histoire et clôture donc magistralement cette quête de pouvoir médiévale. Son graphisme si particulier en est toujours la particularité. Au risque évidemment de...

le 5 déc. 2020

9 j'aime

Tao te king, un voyage illustré
Raider55
10

"Les paroles éloquentes ne sont pas vraies"

Je n'ai que trois choses à enseigner : la simplicité, la patience, la compassion. Je ne m'attendais pas à retrouver une sagesse aussi terrienne dans le Tao te king. Bien sûr, le symbolisme et...

le 3 mai 2021

8 j'aime