
Wow. Wes Anderson réussi ici à vraiment foutre une claque, au niveau de l'esthétique pur. Comme il sait si bien faire, il nous emmène une fois encore dans un univers très atypique, animé avec un stop-motion très propre. En casting original est particulièrement alléchant (Bryan Cranston, Edward Norton, Bill Murray, Jeff Goldblum, Bob Balaban...), et à la vue des critiques, on ne peut être qu'attiré par L'Île aux Chiens.
Les prises de décisions au niveau esthétique sont très variées : entre les jeux sur la profondeur de champ, les regards-caméras presque omniprésents, les split-screens intelligents, les variations d'ombres et de couleurs... J'y trouve même un peu de Michel Ocelot, même si je doute que ce soit une influence pertinente. Une merveille pour les yeux, et finalement, on veut continuer le film en partie pour cette raison : voir plus de ces belles trouvailles. Même la musique, par Alexandre Desplat, oscarisé pour The Grand Budapest Hotel et La Forme de l'Eau, est complètement en accord avec le film.
Cependant... Il y a tout de même des choses qui me laissent un peu sur ma faim. Je suis un peu déçu du montage, très rapide et saccadé, laissant très peu de place à une contemplation pertinente. Tantôt ça fonctionne, tantôt j'aurais apprécié un rythme un peu moins soutenu.
Il y a notamment un choix de Wes Anderson qui m'a un peu frustré, même si c'est en réalité une très bonne intention, ce sont tous les dialogues en langues étrangères sans traduction. On a l'impression de louper quelque chose, et quand sont venus les sous-titres, je me suis fait surprendre et n'ai pas eu le temps de les lire. Mais je n'aime pas trop m'en prendre à cette décision... Ça rend le film encore plus authentique.
Sinon, je trouve que l'histoire en soi n'est pas tellement attrayante. C'est vraiment la narration qui, de par son originalité, rend L'Île aux Chiens unique en son genre, et rien que pour ça il faut le voir une fois. Ce n'est pas mon Wes Anderson préféré, et je ne suis pas sûr qu'il fasse l'unanimité (même si sa moyenne me contredit), mais ça reste une des meilleures animations de la décennie.