Wes Anderson n’en finit pas d’apposer son talent et son sens de la poésie au fil des années. Avec la même ardeur qu’il avait employé pour Fantastic Mr Fox, il réitère cette fois avec un scénario de son cru pour mieux imposer ses métaphores et paraboles sur notre société dans un cadre qui lui est propre. Car l’animation lui permet amplement de tout contrôler, et on le sait son cinéma est pétri de petits détails qu’on ne trouve nul part ailleurs.
Avec l’Île aux Chiens le monde s’inverse et les chiens sont mis en exil sous un prétexte bactériologique, les hommes en proies aux peurs les plus primaires acceptent alors de délaisser leurs meilleurs amis canins. Bien entendu, il en est pour qui le chien a toute sa place parmi les humains.
Entre drôlerie sarcastique, poésie des mots et des images, tendresse et audace, le film se pare de tous les atouts pour séduire les plus enclins à l’œuvre de Wes Anderson. Néanmoins, la distance qui le caractérise tant parvient à se faire moins dure et a happer les plus réticents tant le scénario est riche en rebondissements et en virtuosité.