L'Île aux chiens
7.7
L'Île aux chiens

Long-métrage d'animation de Wes Anderson (2018)

Autrefois les chiens ont déshonoré la famille Kobayashi et une haine tenace s'est transmise de génération en génération. L'heure de la revanche a sonné. Le dernier Kobayashi est maire de la capitale et trouve un motif fallacieux pour se débarrasser de tous les chiens en les bannissant sur une ile déserte et polluée.
Voilà les chiens abandonnés, livrés à eux même qui doivent apprendre à survivre.
Et c'est le point de départ de l'histoire, au contact de ces chiens, qui parlent anglais.
On suit un gang qui rode mené par un véritable chien errant, Chef, seul à avoir grandi en apprenant à survivre. Lors d'une bataille ils reçoivent sur la tête un enfant qui atterrit à bord d'un petit avion.
Comme tous les humains c'est un japonais qui ne parle que japonais et qu'on ne comprendra pas si on ne parle pas japonais, la production n'ayant pas toujours traduit le japonais.
Cet enfant est aussi orphelin et neveu du maire. Il s'est enfuit pour retrouver son chien. Sa branche de la famille n'ayant pas la même haine.
Salutations faites, voilà la troupe qui part à la recherche du chien du jeune homme. Tous les moyens sont bons pour voyager sur cette ile. Sans vraiment se comprendre ils nous baladent frénétiquement d'un bout à l'autre entre des terrains de golf désaffectés, des usines écroulées, des stations électriques abandonnées. Ils fuient aussi les hommes du maire chargés de retrouver l'enfant.
Cette bande est amusante. Tous portent un peu d'humanité en eux. Ils se questionnent sans cesse et avancent les mêmes préjugés que les hommes: "etes vous cannibales?"
Mais ils parviennent au but. Il retrouve le chien de l'enfant qui a monté une armée rebelle prête à l'assaut. Et l'assaut sera donné.
C'est un film assez fou. Le rythme tue. C'est un course poursuite continuelle.
Les couleurs sont quasi absentes, ocres, grises et rouges avec des pointes de jaune.
Les chiens parlent et pas les hommes. On ne comprend donc pas tout mais on comprend l'essentiel. Tous les plans contiennent des détails par milliers. On pourrait passer des heures à décortiquer les plans de parc d'attraction abandonnés où les meetings politiques. Comment ont ils fait cela avec des marionnettes?
On sort de là éreinté, surpris, ébloui. Hagard peut-être. Mais c'est un film presque experimental qui vaut le détour!

OlivierBretagne
7
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Créée

le 5 mai 2018

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