Encore un Wes Anderson.
Encore.
Je ne me fâche pas vraiment contre le bonhomme, mais je n'arrive pas, avec le recul, à lui trouver le génie qu'on peut parfois lui prêter.
J'entends par là que bien souvent, ses films me font l'effet d'étoiles filantes. C'est beau, mais ça ne tient pas dans le temps. J'ai beaucoup aimé l'Île aux chiens pour trois choses : les animaux, la VO et l’obsession connue et reconnue du réalisateur pour la symétrie de ses cadrages. Pour cela, le film est parfait, oui on frôle le génie visuel. Niveau rythme, ce film est fou. En sortant, mon pote m'a dit "je pense que l'on peut regarder le film avec un métronome et ça passe". Cela s'appelle du travail, du perfectionnisme, voire même de la pathologie.
Et c'est cool, c'est chouette, ça fait passer un excellent moment.
Mais est-ce que c'est un grand moment de cinéma ?
Je ne le pense pas.
Car j'ai vu le film il y a trois jours, et j'en ai déjà oublié beaucoup. Je me rends compte que, à part avec La Vie Aquatique, j’ai souvent ressenti cela pour les films d’Anderson. Quand je n’ai pas carrément détesté.
Pour l’ïle aux chiens, il est indéniable qu’il y a un vrai propos, que le réalisateur a voulu faire passer son message. Cependant, tout comme la désuétude qui caractérise l’esthétique de ses films, on constate que le sujet est quelque peu éculé. L’animation aidant, sur le moment, cela passe très bien, le film défonce des portes ouvertes certes mais avec beauté, drôlerie et espièglerie.
C’est comme si Wes Anderson n’avait pas grand-chose à dire mais qu’il le faisait avec sincérité et originalité.
On peut appeler ça de l’esbroufe, je préfère dire que c’est une certaines forme d’art… !