Je dois avouer que je partais assez perplexe face au concept du ciné-oeil, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. Au final, j'en ressors séduit. La caméra est le véritable acteur du film et j'ai énormément apprécié aussi bien la mise en abyme (le film dans le film à travers l'opérateur que l'on filme) et cette volonté de montrer une journée quotidienne des Russes que ce soit à travers le travail, le loisir, la vie, la mort, etc. Pendant un peu plus d'une heure, Vertov va s'essayer à différentes techniques de montage, ce qui donne un véritable rythme à l'oeuvre. Ralentis, effets accélérés, écran scindé, etc. Bref, il semble que Vertov veuille montrer que tout est possible avec une caméra. Au niveau du scénario, pour Vertov il n'y en a pas. Il situe d'ailleurs son film comme étant une oeuvre sans scénario, sans acteurs, sans décors et qu'il s'agit bien d'une expérience pour tenter d'affirmer un langage cinématographique par rapport au théâtre. J'ai aussi trouvé que toutes les superpositions d'images, les effets, cette vie quotidienne filmée, ces instants figés donnait un ensemble assez poétique et singulier à ce film. Et même si, au fond, Vertov avait une idée en tête, un plan précis par rapport à la façon de faire le film, une préparation, il s'agit bien d'une oeuvre unique qui a inspiré pas mal d'autres cinéastes par la suite.

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le 19 juin 2011

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batman1985

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