Ah l’amour, l’amour, l’amour !


Waouh, quelle claque ! Quel souffle ! Quelle force !


Un film d’amour de 1927, c’est dingue la force du muet, quand même ! Le noir et blanc, l’éclairage, le jeu expressif des acteurs, les décors, la mise en scène, tout concourt à donner à ce film une beauté quasi mystique. Magique. Et une force émotionnelle considérable !


On part des bas fonds, des égouts de Paris, juste avant la première guerre mondiale, pour s’élever jusqu’au 7éme ciel, comme le dit le titre anglais (en fait, le 7éme étage d’un immeuble de Montmartre), où un brave gaillard, tout droit sorti d’un roman de Dostoïevski, sauve une pauvre fille désespérée, la prend comme femme à l’essai, pour de faux, juste pour rendre service et pour tromper la maréchaussée, mais ensuite chacun pour soi, hein ? Et finalement on s’embarque dans une histoire d’amour fou, que même la guerre la plus folle (celle de 14) ne pourra mettre à mort.


C’est beau et émouvant à souhait. Les acteurs sont superbes et cet amour qui prend naissance par accident, prend puissance peu à peu sous les toits de Paris et devient plus fort que la mort, est très impressionnant.


Chico (Charles Farrell) (ils auraient pu trouver un autre prénom, style John, parce que Chico ça ne fait pas très glamour…pourquoi pas Groucho, non plus, pendant qu’on y est ;-) est surprenant, à la fois très fort (1m90 de muscles) et sûr de lui, ( "je suis un homme tout à fait remarquable" se plait il à dire plusieurs fois) mais aussi très délicat et attentionné avec sa belle.
Diane (Janet Gaynor) est toute petite et frêle, ce qui en fait une victime idéale au début, mais elle prendra de plus en plus d’assurance, grâce à l’amour de Chico, au point de ne plus douter de rien.


On peut regretter certains passages plus faibles, comme le début, jusqu’à la rencontre, puis l’épisode de la guerre en taxi, ou un happy end un peu forcé, avec une réhabilitation de la religion in extremis.
Mais l’idée de fixer une heure où les amants pourront communiquer, alors qu’il est au front et elle à Paris est excellente. Cette "heure suprême" donne vraiment de la force au récit.
Et la fin est superbe,


avec Chico, fou d’amour, aveugle, qui fend la foule, monte les escaliers en colimaçon et crie le nom de sa bien aimée "Diane !" avant de se jeter dans ses bras dans un rayon de lumière improbable et surnaturel. Magnifique !

Roinron
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le 5 mai 2017

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Roinron

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