Diptyque vernien: 20 000 Bond sous les mers

S'il est un Bond à retenir outre l'indépassable Goldfinger, ce ne peut être que L'Espion qui m'aimait !
La preuve? C'est évident, ce dixième volet est ...


Une histoire d'amour et de haine


En effet, L'Espion qui m'aimait, c'est avant tout un scénario très original pour un James Bond jonglant entre deux intrigues narratives parallèles. D'une part, l'enquête classique menant au projet du méchant, d'autre part une intrigue plus sentimentale et politique à la fois qui court jusque après l'éviction de l'ennemi et les ruines de son complot.
Cette intrigue s'inscrit dans un monde changé où les russes, le bloc de l'Est, et les britanniques, le bloc de l'Ouest, décident de travailler main dans la main pour contrer les menaces, telles celles du SPECTRE, profitaient de leur désunion. Le mot "détente", puisque c'est de cela qu'il s'agit, s'en trouve répété tout au long du film et dans toutes les bouches et sur tous les tons, de M (un Bernard Lee toujours aussi efficace, un personnage dont on apprend enfin le prénom) et son homologue russe Gogol (tout aussi impeccablement interprété par Walter Gotell, alias Morzeny dans Bons Baisers de Russie) au méchant, qui le prononce avec un sarcasme délicieux.
Pour mimer cette détente, tout le KGB est présenté comme un équivalant russe du MI6 que nous connaissons. Le chef, les agents, jusqu'à la secrétaire qui égale Miss Moneypenny (Loïs Maxwell bien plus en forme que dans le dernier opus) et qui porte un nom donnant dans le même jeu de mot. Moneypenny est constitué de money, l'argent, et penny, l'équivalent anglais du centime français, d'où la traduction trop littérale de Docteur No en Môme d'un sou. On devrait y comprendre plus devise anglaise. Son homologue russe, jouée par l'ex-Miss Monde Eva Rueber-Staier, se nomme Roublevitch. Littéralement, la fille du rouble.
C'est dans ce contexte fraîchement posé après le générique que resurgit une affaire datant du pré-générique. Bond doit faire équipe avec Anya Amasova, un agent russe amoureuse d'un autre agent de son bloc, Sergeï Bargov. Mais ce dernier a été tué en Autriche par l'agent britannique qu'il cherchait à tuer. Cet agent britannique, c'était James Bond. Les deux agents incarnant avec "brio" - c'est le mot utilisé par Gogol - et élégance la détente voulue par leurs services ennemis devenus amis apprennent à se connaître et à s'apprécier. Jusqu'au moment fatidique où Amasova découvre que l'assassin de l'espion qu'elle aimait n'est autre que son nouvel ami anglais. La rivalité souriante et jouissive pour le spectateur se change en la promesse d'un duel final non entre Bond et le méchant mais, chose inédite et inégalée dans la saga,entre James Bond et la James Bond Girl !
Cette piste narrative tient en haleine les spectateurs et en particulier ceux qui, de leur fait ou par le fait des choses du monde, devront marquer une pause, comme ce fut mon cas, entre la naissance de ce duel et son accomplissement. Le seul regret est de ne pas avoir poussé la chose plus loin en faisant triompher un peu vite la gratitude dans le coeur d'Anya au lieu de la jeter d'abord dans l'indécision, étant donné qu'elle tient James Bond en joue et a droit de vie et de mort sur lui.


Un James Bond féministe


Le roman, déprécié par son auteur, devait ne jamais être adapté. Ian Fleming le trouvait pas assez travaillé et avançait qu'il était un roman pour dames.
Si les producteurs Cubby Broccoli et son gendre Michael G. Wilson - qui vient prendre la place laissée vacante par Harry Saltzman à la fin du dernier film - respectent cette volonté, L'Espion qui m'aimait va tout de même devenir un volet féministe. Mais d'un féminisme dosé et intelligent.
Un féminisme qu'incarne avec classe, avec piquant, avec glamour, avec force, l'indomptable Barbara Bach, femme de Ringo Starr, trop souvent reléguée à des gialli comme La Tarentule au ventre noir ou à des suites (L'Ouragan vient de Navarone) ou des parodies de films célèbres (L'Homme des caverne pour La Guerre du feu). Bien mieux exploitée dans ce rôle, la belle joue de son physique froid et implacable pour taire et faire délicieusement éclater les sentiments variés de son personnage. Mieux, elle incarne une femme forte, partageant avec Bond plus que son matricule (XXX pour 007), son arme fétiche (Walter P99 pour Walter PPK), sa boisson favorite (Bacardi on the rocks pour Vodka martini au shaker, pas à la cuillère ou Bourbon sans glace ) ou ses célèbres cigarettes du temps de Sean Connery. Comme lui, elle se bat; elle affronte jusqu'à Requin qui ne retient pas ses coups sur elle comme elle ne les retient pas sur lui. Et cette combativité s'affiche jusque sur les photos de promotions où la séduisante espionne pose face à l'ennemi, parfois l'affrontant, parfois étranglée par lui. Elle prend des postures bondiennes sur les affiches du film et use comme 007 de gadgets (coffret à musique téléphone pour montre télégraphe ou cigarettes à gaz soporifique en allusion aux cigarettes lance-missile de Tanaka). Elle use parfois même des gadgets à la place de James Bond. Ce qui ne l'empêche pas de garder un certain sex-appeal très féminin en nuisette, en ensemble pantalon-soutien-gorge rouge très sexy de fin de film comme dans une robe de soirée qui répond au costard de son alter-ego masculin. Et cela en demandant à être traitée comme les hommes du sous-marin USS Wayne, forçant le Capitaine à faire des remontrances aux soldats étonnés. Anya Amasova XXX est donc un parfait alter-ego féminin de Bond, son égale en tous points mais au féminin, s'inscrivant dans la logique initiée par Francisco Scaramanga dans L'Homme au pistolet d'or, qui se faisant le double obscur de Bond. Pas étonnant que ce rôle ait été convoité par les deux James Bond Girl qui suivront, Carole Bouquet et Loïs Chiles !
Et Anya n'est pas la seule femme d'action du film ! Si Caroline Munro reste fidèle à l'esprit Hammer qui l'a rendue célèbre (Phibes et Dracula), se dénudant de beaucoup et offrant un décolleté enchanteur, elle n'en campe pas moins Naomi, le pilote personnel de Stromberg, le méchant du film. Plus qu'un pilote, Naomi est une aviatrice émérite au pilotage d'un hélicoptère armé de mitrailleuses qui poursuit Bond et Amasova dans une scène restée mythique. 007 la qualifiera d'ailleurs d'Epée de Damoclès en référence à cette épée que Denys de Syracuse, tyran connu pour ses facéties peu avouables, plaça au-dessus de la tête de Damoclès, un de ses sujets, attachée à un crin de cheval pour lui faire comprendre que la vie de gouvernant est périlleuse et angoissante. En effet, comme l'épée, Naomi vole au-dessus de leur tête et les harcèle de quelques belles flopées de balles. Un autre personnage féminin fort et assumant dans le même temps sa plastique féminine. Et une actrice que Bond a déjà pu rencontrer dans l'indépendant Casino Royale de 1967.
Deux autres femmes se trouvent privilégiées dans ce nouveau volet.
L'une d'elles est sans discrédit la belle Valerie Leon, vedette du film La Momie sanglante et du futur indépendant Jamais plus jamais. Le rôle habituellement bref, anecdotique, de la réceptionniste se trouve mis en relief pour la belle actrice qui en profite pour transformer ce personnage d'admiratrice en personnage qui provoque l'admiration.
L'autre, c'est la discrète mais retorse Marilyn Galsworthy dans son rôle de secrétaire du méchant. Comme dans un épisode très réussi de Chapeau melon et Bottes de cuir - Comment réussir un assassinat, 26e épisode de la saison 4 - cette secrétaire qui, comme les autres, Moneypenny et Rublevitch mises à part, ne paye pas de mine, s'avère la source des fuites vers les services secrets des projets de Stromberg. Dans la scène où ce dernier se venge d'elle en la faisant dévorer par des requins, nul ne s'attend à ce que la foudre du maître tombe sur elle mais bien plutôt sur deux scientifiques en rendez-vous avec lui, qui semblent par la suite ridicules comparés à l'insoupçonnable secrétaire. Un rôle féminin mis en valeur jusque dans la mort car sa main restée dans les eaux proches de l'Atlantis interpelle 007 qui comprend à ce signe qu'il ne s'est pas trompé de coupable.
Enfin, le thème générique est chanté par une femme, Carly Simon. En cela rien de nouveau puisqu'elle est la cinquième femme à chanter pour la saga. Mais la chanteuse de Spy en 1979 propose une chanson où Bond est décrit de façon inédite: il est décrit selon le point de vue d'une femme. Une chanson qui confirme la tendance féministe réussie de ce nouveau volet des aventures de 007.


Une chanson d'un défi subtil


Une chanson qui défie les codes aussi. Mais de manière subtile.
Se distinguant du titre L'Espion qui m'aimait par son titre Nobody does it better - Nul ne le (l'amour) fait mieux (que toi) - la chanson semble vouloir casser les codes de la chanson générique bondienne. En réalité, elle joue avec et livre à un moment précis le précieux sésame, le titre du film: "But like Heaven above me, the spy who loved me was keeping all my secrets safe tonight". Ingénieuse, elle procure un certain plaisir esthétique éloigné du jeu d'écart lourdaud du New Bond.
D'aucuns trouveront ce thème trop calme pour un volet de James Bond. Il serait plutôt dosé en sérénité et énergie et s'accompagne de la claire et charmante voix de son interprète.


Une subtilité appuyée: l'effet papillon


De même que certains personnages féminins, tout ce qui est minimisé dans les autres films est ici accentué. Et inversement.
Par exemple, Shane Rimmer, que l'on retrouve avec plaisir dans Amicalement vôtre, Cosmos 1999 ou Superman 2 et 3. Cet acteur déjà vu dans des rôles d'importance croissante de standardistes de base de lancement spatial dans On ne vit que deux fois puis dans Les Diamants sont éternels se retrouve bombardé capitaine du USS Wayne. Le Capitaine Carter, qu'il joue, joue un rôle important dans la libération de soldats russes et britanniques et dans la destruction du repère du méchant. Sans oublier qu'il aide activement Bond à contrecarrer le plan diabolique de son adversaire.
Dans la même veine, l'équipage attaqué en début de film comme dans les volets précédents et suivants est retrouvé par le spectateur qui le voit aider Bond à prendre les commandes du pétrolier de son ennemi. Il ne disparaît pas ou ne reste pas neutre comme c'est l'usage dans les autres James Bond. A noter que George Baker, alias le Capitaine Benson, qui dirige cet équipage, n'est autre que l'interprète du véritable Sir Hilary Brett dans Au Service secret de Sa Majesté.
Autre acteur et personnage, pour ainsi dire, qui se retrouve grossit comme sous une loupe, le figurant appelé le touriste à la bouteille, interprété par Victor Tourjansky. Assistant réalisateur, remplaçant par hasard un figurant absent, il improvise un geste comique qui deviendra la signature de la trilogie de l'homme à la bouteille, composée de L'Espion qui m'aimait, Moonraker et Rien que pour vos yeux. En regardant sa bouteille et se suspectant de cuite, son personnage met en relief la situation ahurissante que Bond lui fait voir: une voiture sortant de l'eau !
Une voiture gadget une nouvelle fois présentée par Q mais dont la présentation se trouve pour une fois amuïe par la distance que prend le personnage focal vis à vis de cette présentation. Il s'agit de XXX qui n'écoute pas car elle a déjà volé les plans du véhicule. Quelle belle illustration de ce grossissement de ce qui est minimisé d'ordinaire et du rapetissement de ce qui est mis en exergue dans les autres volets.


Un James Bond vernien en rapport avec son temps


Avec cette nouvelle voiture, L'Espion qui m'aimait tisse un des nombreux liens qu'il entretient avec l'univers vernien de 20 000 lieues sous les mers. Il est ainsi le premier d'un diptyque vernien complété par son successeur imprévu Moonraker.


Le Sphinx des plages de la Sardaigne


Contrairement à un héros poesque et vernien, ce n'est pas dans les glaces que Bond trouve le Sphinx mais à Gizeh. Car notre espion préféré nous emmène très vite loin des neiges d'Autriche initiales vers le soleil dieu de l'Egypte. Ce choix géographique est dû à une volonté de référer au film Lawrence d'Arabie sorti l'année du Docteur No, qui confirme son statut de volet protecteur. Cette hypothèse est vérifiée par la présence de Milton Reid, connu pour son rôle de sbire du Docteur No dans ce film. Dans l'Espion qui m'aimait, il incarne Sandor, le comparse chauve et brutal de Requin.
Mais Bond ne se contente pas d'un si vague et simple parallèle: "Quand on est en Egypte, il faut se livrer à une enquête approfondie de ses trésors". Ce qu'il fait dans toute la première partie du film, en concurrence avec Anya Amasova, à travers les pyramides, les temples de Louxor et d'Abou Simbel où se cache tantôt Requin tantôt un QG secret commun au MI6 et au KGB. Une excellente scène surprend d'ailleurs le spectateur qui voit Bond être introduit auprès non pas de M, comme il le pensait, mais de Gogol, le chef des services secrets russes.
Le reste du film aura lieu en Sardaigne et laissera place à un autre contexte vernien.


Les Dents de la mer


En associant Sardaigne et Méditerranée, L'Espion qui m'aimait se dirige sur les eaux de 20 00 lieues sous les mers mais aussi des Dents de la mer de Steven Spielberg, succès de l'année précédente.
Allusion aux scènes choc de ce film, L'Espion qui m'aimait propose la scène évoquée plus haut d'une voiture sortant de l'eau surprenant les baigneurs. La voiture de 007 remplace le terrible requin blanc de Spielberg. Elle aussi est blanche. C'est une Lotus esprit qui cumule plusieurs gadgets - écrans de fumée, lanceur d'huile, poseur de mines sous-marines, pistolet de peinture pour pare-brise adverse - mais se distingue de son historique aînée - l'Aston Martin DB5 - par sa capacité hybride à se changer en sous-marin et à se mouvoir dans l'eau. Une capacité qui n'est pas sans faire une nouvelle continuité avec le précédent opus qui offrait une voiture volante à son méchant éponyme.


A l'image des Dents de la mer, Jaws en version originale, on trouve l'homme de main du méchant nommé Requin, Jaws en version originale. Requin humain, dépassant Largo, le méchant d'Opération tonnerre, il termine le film en luttant contre de véritables requins ! Requin reste l'un des personnages les plus emblématiques et les plus inoubliables de la saga, souvent imité, jamais égalé. Grand de 2 mètres 18, comme le monstre de Frankenstein, d'une force surhumaine qui lui sert à déchiqueter la tôle d'un camion utilitaire, il ne souffre ni les éjections de train ni les accidents de voiture mortels ni même l'éboulement d'un pan de temple antique sur sa tête.
Envisagé d'abord pour ce rôle, David Prowse, interprète de Dark Vador dans Star Wars, du monstre de Frankenstein dans Casino royale et d'un minotaure dans Docteur Who, laissera ce rôle à Richard Kiel, qui restera le complice de Barbara Bach sur plusieurs films comme L'Ouragan vient de Navarone et L'Humanoïde. Kiel, alors connu pour le rôle d'un homme-bête dans Les Mystères de l'Ouest, est très convaincant. Plus sérieux que dans sa seconde participation à la saga James Bond, il terrifie, tuant ses victimes à l'aide de ses mâchoires d'acier. Sorte de vampire digne des films de la Hammer, il se montre aussi capable de camouflage et de disparitions soudaines, d'attaques inopinées. Dans le même temps, il impose déjà une veine plus comique, se faisant mal seul ou tombant niaisement dans des attrapes grotesques que lui tend 007. Meilleur que jamais Requin impressionne et survivra pour cette raison à ce film. Richard Kiel, que ce rôle a rendu célèbre, aura bien critiqué cette mâchoire encombrante, se sera éteint la même année qu'un autre grand monstre de la saga, Geoffrey Holder alias Baron Samedi en 2014.
Plus proche de l'univers vernien, le grand méchant de ce film souvent décrié à tort pour son flegmatisme. Si Curd Jürgens, qui l'interprète, a fait preuve de plus de folie dans son rôle de méchant d'OSS117 dans Pas de roses pour OSS117, il fait le choix d'une plus grande sobriété qu'on lui connaît plus dans Et Dieu créa ...la femme de Roger Vadim ou dans Derrick. Ce qui évidemment inquiète beaucoup. Mais ce choix est au contraire judicieux. Il faut voir son personnage, l'armurier Karl Stromberg, comme une sorte de Capitaine Nemo, à bord de son Atlantis, commandant son pétrolier le Liparus. Misanthrope n'aimant que la mer et les fonds marins, il décide de déclencher une guerre nucléaire pour raser tous les continents et rendre le monde exclusivement marin. Ne pourrait-on pas imaginer Nemo agir de la sorte au XXe siècle lorsqu'on a vu Robur passer de bienfaiteur de l'Humanité à Maître épouvantable du monde? N'est-ce pas d'ailleurs Nemo qui semble s'exprimer lorsque pointant du doigt les fonds marins, Stromberg déclare à Bond: "Pour moi, le monde entier est là: voici la beauté, la laideur et (désignant un requin) la mort"? Et son incroyable Liparus, dont l'intérieur reste le décor le plus grand au monde, réitérant l'exploit du décor du dernier volet du réalisateur Lewis Gilbert, et l'esthétisme tant futuriste que musée de son Atlantis, ne reflètent-ils pas le Nautilus du sombre capitaine de Jules Verne?
Karl Stromberg perd en force vive ce qu'il gagne en force verbale incantatoire. Comment oublier ses éloquents: "Observez, Monsieur Bond, les instruments de l'apocalypse!" et "Adieu, Monsieur Bond! Il y a dans ce mot, je vous le confesse, un sentiment d'éternité que je trouve assez plaisant!" ?


Le meilleur Bond de Roger Moore


En conclusion, L'Espion qui m'aimait est, à n'en pas douter, le meilleur volet de Roger Moore.
L'acteur qui a perdu du temps à vouloir imiter Sean Connery s'assume et livre une interprétation plus personnelle et en même temps savamment dosée qui ne s'attarde pas que dans le comique et le fait aimer de tous.
Q prend encore beaucoup d'importance, Desmond Llewelyn revenant pour notre plus grand plaisir. On y rencontre le Vice-amiral Hargreaves, joué par Robert Brown (Ivanohé aux côtés de Roger Moore), futur remplaçant de M. Frederick Gray,ministre de la défense, sérieusement interprété par Geoffrey Keen (Docteur Jivago, Amicalement vôtre face à Roger Moore) y fait son entrée. Peu à peu l'univers de l'ère Moore se met en place dans ce film et Moore, entouré de sa cour, se sent plus sûr de lui.
L'Espion qui m'aimait bénéficie du concours des plus grands: Claude Renoir, petit fils du peintre et neveu du réalisateur, pour chef opérateur; Lewis Gilbert, réalisateur d'On ne vit que deux fois, à la réalisation, qui réalise surtout l'exploit de réécrire son complot spatial en un complot marin de plus haute volée et d'une ambition bien plus folle!; Ken Adams, le créateur des décors de la saga, qui ici se dépasse; Lamor Boren, qui s'occupait des prises de vue sous-marines d'Opération tonnerre et embellit celle de L'Espion qui m'aimait; Stanley Kubrick, qu'on ne présente plus!, à l'éclairage.
De grands noms et de grandes scènes que les nouveaux Bonds s'arrachent à imiter.
La scène où Bond fait tomber Sandor du toit en frappant sur sa cravate comme la scène de traversée du désert ont inspiré deux scènes de Quantum of solace.
La scène de poursuite entre l'hélicoptère de Naomi et la lotus de 007 est reprise avec rôles inversés dans Spectre qui se débarrasse d'ailleurs de son personnage calqué sur Requin, Mr Hinx, en l'éjectant d'un train à la façon de son modèle.
Le début d'un des volets de Bridget Jones pastiche la scène où Bond skie, se jette dans le vide et se sauve in extremis en ouvrant son parachute aux couleurs de l'Angleterre.
Pour ne citer que celles-ci et taire les scènes de suspens ou d'angoisse astucieusement bien filmées!


L'Espion qui m'aimait est celui que nous aimons. Ses personnages et ses trouvailles sont des exemples. Anya Amasova prouve qu'une femme n'a pas besoin de devenir James Bond pour être son égale: avis à Gillian Anderson !
L'Espion qui m'aimait est celui que nous aimions et que nous voudrions revoir sur nos écrans.

Créée

le 31 août 2016

Critique lue 1.2K fois

Frenhofer

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

D'autres avis sur L'Espion qui m'aimait

L'Espion qui m'aimait
Bondmax
7

Licence to Kiel

En ce jour funeste, je me suis dit qu'il fallait peut-être écrire une petite bafouille sur un James Bond, ça faisait longtemps en plus. The Spy Who Loved Me, c'est vraiment l'un des films...

le 11 sept. 2014

37 j'aime

8

L'Espion qui m'aimait
Docteur_Jivago
6

La Détente

Dixième mission pour l'agent Bond et troisième pour Roger Moore, The Spy who loved me permet enfin à celui-ci d'avoir un script potable et une réalisation à la hauteur ! Youhou !! L'attente était...

le 27 nov. 2014

35 j'aime

18

L'Espion qui m'aimait
LeTigre
9

Quand on est en Égypte, il faut se livrer à une visite approfondie de ses trésors !

Cette nouvelle mission a failli ne pas voir le jour, les studios EONS et les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman ont rencontré de nombreuses difficultés juridiques et financières depuis...

le 10 mars 2021

27 j'aime

8

Du même critique

Les Tontons flingueurs
Frenhofer
10

Un sacré bourre-pif!

Nous connaissons tous, même de loin, les Lautner, Audiard et leur valse de vedettes habituelles. Tout univers a sa bible, son opus ultime, inégalable. On a longtemps retenu le film fou furieux qui...

le 22 août 2014

43 j'aime

16

Full Metal Jacket
Frenhofer
5

Un excellent court-métrage noyé dans un long-métrage inutile.

Full Metal Jacket est le fils raté, à mon sens, du Dr Folamour. Si je reste très mitigé quant à ce film, c'est surtout parce qu'il est indéniablement trop long. Trop long car son début est excellent;...

le 5 déc. 2015

33 j'aime

2

Le Misanthrope
Frenhofer
10

"J'accuse les Hommes d'être bêtes et méchants, de ne pas être des Hommes tout simplement" M. Sardou

On rit avec Molière des radins, des curés, des cocus, des hypocondriaques, des pédants et l'on rit car le grand Jean-Baptiste Poquelin raille des caractères, des personnes en particulier dont on ne...

le 30 juin 2015

29 j'aime

10