Pourquoi l'Empire contre-attaque est le meilleur épisode Star Wars

Pourquoi l'épisode V est-il le meilleur épisode de la saga ? (C'est le meilleur, pas de discussion possible. Je suis tolérant mais faut pas pousser). J'ai lu bien des critiques et un point n'est pas sufisamment mis en exergue que je tiens à souligner. Georges Lucas n'est pas à la réalisation, c'est Irvin Kershner.


Et ça change tout.


Vous me direz, c'est officiellement Richard Marquand qui a réalisé Le retour du Jedi, mais dans les faits, Lucas (qui voulait à la base que ce soit son ami Steven Spielberg qui tourne le film) avait repris la main sur la sacro sainte caméra, étant déçu du travail de Richard Marquand.


Donc, dans les faits, L'Empire contre-attaque est tourné par un réalisateur d'un classicisme absolu (il était professeur de cinéma), pas forcément très connu, mais qui donne une pulsation, un rythme bien plus intéressant que la méthode de tournage / montage Georges Lucas, monolithique au possible (Plan large pour poser le décor, cadrage sur les personnages, plan serré... En boucle). La confrontation entre Luke et Dark Vador (Désolé les puristes, moi la VO, je l'aime, mais impulsivement, ce sera toujours "Dark Vador", enfance oblige...) est révélatrice de cette maestria de cadrages, d'alternances de plans action / émotion... Superbe.


Ensuite, L'Empire contre attaque a un budget plus imposant que le premier épisode. L'air de rien, avec plus de moyens, on fait des décors moins carton pâte, plus crasseux, plus réalistes (la cité des nuages, Dagobah, La base rebelle de la planète Hoth), on peut se permettre de faire des batailles autre part que dans l'espace intersidéral (La Bataille d'ouverture de Hoth avec vols en rase motte, charges de fantassins, explosions, canons sol-espace , quelle séquence !) avec plus de figurants, des costumes plus élaborés, etc.


De plus, le scénario est de loin le plus poignant. Les secrets de famille se révèlent avec une intensité dramatique inédite dans Star Wars, et qui ne sera jamais égalée par la suite... Non mais essayez de vous remémorer votre "première fois" de visionnage de l'Empire Contre attaque, gamin. Rivé à votre écran, alors que tout allait si bien dans le premier épisode, tout s'écroule et s'assombrit, la quête de Luke se révèle bien plus complexe que prévue pour devenir un chevalier Jedi, Dagobah fout la trouille, on pleure pour Han Solo, on trépigne de savoir si oui ou non Luke va pouvoir le sauver.... Et ce bouquet final cet indémodable "Je suis ton père" (Oui, gosse, je le regardais en VF et je n'ai pas honte, sue me). Non mais la première fois que tu entends ça, tu as au minimum un haut le cœur, au pire un évanouissement léger mais bien réel... Cette séquence est tellement forte que je m'interroge sur l'ordre de diffusion des Star Wars à mon éventuelle progéniture à venir. La prélogie est tout de même un ignoble spoiler enlevant à L'Empire contre-attaque son climax émotionnel.


Et puis Yoda aussi. Le Yoda en mode superbe marionnette, mille fois plus réaliste et touchante que la version digitale (ce n'est pas de la nostalgie, c'est un fait). Dans l'ensemble, tous les personnages gagnent en épaisseur. On est plus dans un épisode de Flash Gordon remasterisé, mais bel et bien dans une tragédie grecque à l'échelle du Space Opéra. L'emblématique Dark Vador gagne ses lettres de noblesse dans cet opus, passant du statut de brute sur commande dans l'épisode IV à celui de personnage torturé, ambitieux, mélancolique, orgueilleux, impitoyable mais encore doté d'une âme...


Et puis la musique de John William, splendide, sombre, triomphante, retentissante, parfaitement orchestée... Culte. Les BO suivantes ne seront plus que des réécritures plus ou moins heureuses des thèmes développés dans L'Empire Contre Attaque (particulièrement dans la prélogie). Toutes les palettes d'émotions sont dépeintes avec justesse par les notes du maitre compositeur. Et quand mon patron m'appelle, "La Marche Impériale" retentit, et je laisse toujours un peu sonner pour profiter...


Je passe la démonstration évidente du nombre invraisemblable de répliques cultes présentes dans cet épisode. Le "Je t'aime" "Je sais" (Toujours en VF, vous me détestez là ! Avouez !) est tout simplement à tomber par terre.


Pour conclure, je dirai que L'Empire contre-attaque est LE film de divertissement parfait.Tout y est. Juste équilibre entre un épisode IV introduisant un univers prometteur mais trop limité sur les budgets pour nous en montrer toutes les facettes, et un épisode VI qui a ce gout sucré de happy ending tartiné d'Ewoks un brin décevant, l'épisode V allie avec justesse fun, action, et un scénario de haute volée permettant des ascenceurs émotionnels vertigineux, le tout s'incrivant dans un univers visuellement accrocheur accompagné d'une bande son extraordinaire.


BEST STAR WARS MOVIE EVER.


Critiques prélogie : La Menace fantôme - L'attaque des clônes - La Revanche des Sith


Critiques trilogie : La guerre des étoiles - L'empire contre-attaque - Le Retour du Jedi


Critiques Disneylogie : Le réveil de la force

Créée

le 16 mai 2011

Critique lue 14.3K fois

307 j'aime

103 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 14.3K fois

307
103

D'autres avis sur L'Empire contre-attaque

L'Empire contre-attaque
Gand-Alf
10

Dark side of the Force.

Cela peut paraître inimaginable aujourd'hui mais fût un temps où George Lucas faisait encore preuve d'une certaine modestie et avait conscience de ses limites artistiques. Epuisé par le tournage du...

le 10 févr. 2014

143 j'aime

2

L'Empire contre-attaque
Torpenn
9

Hoth-toi de mes soleils !

En 1980, la suite de La guerre des étoiles est attendue comme le wampa blanc par des hordes de fans en chaleur comme rarement dans la pourtant longue histoire des sequels… Faut dire que le succès du...

le 3 juin 2013

103 j'aime

60

L'Empire contre-attaque
DjeeVanCleef
10

Puisque je joue en solo, j'abats mes cartes

J’ai une copine qui m’a dit qu’elle ne comprenait rien à "La Guerre des étoiles". Ouais je sais, laisse tomber la copine. Alors, comme je suis le mec sympa, j’ai choisi de lui expliquer le deuxième...

le 2 mars 2015

95 j'aime

13

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

475 j'aime

80

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

422 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

366 j'aime

57