Léger et sans prétention, L'effet aquatique est une comédie agréable à regarder, notamment grâce à son humour décalé et aux situations cocasses mettant en scène des personnages souvent loufoques.
La poésie que la nuit suscite pendant que la piscine est fermée se révèle être certainement la plus belle des scènes: silence, écoulement presque imperceptible de l'eau, surface moirée sur laquelle dansent les lumières tamisées créent une ambiance où les sens peuvent s'exprimer - c'est d'ailleurs là que le premier baiser sera échangé entre Samir (Samir Guesmi) et Agathe (Florence Loiret Caille). Néanmoins, comme le titre ne le laisse pas indiquer, l'eau et sa magie – on pense à un moment à L'eau et les rêves de Bachelard, avant d'être déçu – seront plutôt absents du reste du film, même si celle-ci demeure en toile de fond.
De cette fascination propre à l'élément liquide, S. Anspach nous éloigne donc progressivement pour dérouler un incongru et incohérent scénario truffé de rebondissements inattendus où des personnages aux bords d'une touchante folie - ou plutôt d'une sorte d'autisme tant ils semblent se mouvoir dans leur monde à l'écart de la «normalité» - renversent gaiement les rôles masculins/féminins. Cependant, bien qu'on flirte avec, on ne sombre jamais dans le film à thèses tant les personnages sont caricaturaux. Ici l'hyperbole, qui jalonne le récit, a la fonction de faire rire – ce que l'on fait parfois, jusqu'à ce que l'on soit un peu fatigué de côtoyer ces êtres étranges agissant contre la raison et d'apercevoir la main de l'écrivain tracer grossièrement leur destin.
Malgré tout, il est toujours agréable et rafraîchissant de sortir un peu des sentiers battus et de se plonger dans les remous d'intériorités dérangées – comme une courte baignade dans une piscine, suivie sans faute d'une douche qui nous lave des quelques impuretés.