Faute avouée, à demi pardonnée?

Que ce soit dit dès le départ : je sais bien que tout ce que je m'apprête à dire est criminel et je dois admettre que j'ai un peu honte. Mais il faut bien avouer ses fautes, non?

J'ai préféré le film au livre.

Voilà, c'est dit. Que faire pour me racheter? M'expliquer peut-être?

Faisons ça.

Alors, le jour où j'ai vu ce film, il y avait très peu de monde dans la salle. Et sur la poignée qu'on était, plusieurs ( au moins trois) sont sortis en plein film. Et moi j'ai eu une très bonne surprise.

Je n'avais pas lu le livre, pas celui là, de Vian, et je faisais ma mauvaise tête et ne voulais pas aller voir un film qui avait décidé de réunir à peu près toutes les têtes d'affiches du cinéma français de ces trois dernières années. Mais ça n'est pas ma faute, monsieur le juge, je suis complètement tombée sous le charme de la chanson de Woodkid, Whatever I Feel For You, utilisée sur la bande annonce. Et comme mon cœur balançait entre l'envie que j'ai toujours de voir un Gondry, et mon appréhension, Woodkid a fait pencher la balance en faveur de Michel.

Dès la toute première scène l'univers est très marqué et rien qu'à voir le film, je peux entendre le livre ( je vois les rayons qui touchent le visage, les paupières qui tombent, tout est "au figuré", tout l'univers est travaillé, et me fascine ( peut-être aussi en très grande partie parce que je suis incapable de voir un film sans analyser la technique derrière, la qualité de la mise en scène, etc, et que pour le coup, en faisant tout à la main, il m'a sacrément impressionnée, ce bon vieux MG) et les acteurs, Elmaleh excepté, sont meilleurs que ce à quoi je m'attendais. Effectivement, en lisant après coup le livre, ils n'ont pas du tout ni l'âge, ou le physique de l'emploi. Mais l'ignorant, cela ne m'a pas choquée.

Par contre, lu après, je n'ai pas retrouvé le charme de l'histoire qu'on découvre la première fois, ni, pour le coup, plus de fantaisie dans le style écrit de Vian que dans celui visuel de Gondry. J'ai eu la confirmation, à la lecture, que les phrases entendues en voyant le film, était bien celles du livre, et comme j'ai aimé le film, j'en conclus que j'aime le livre, et que ma faute tient en ce que je ne l'ai lu qu'après.

Mais peut-être aussi à ce que pour une fois, le film étant aussi imagé que le livre, j'ai préféré voir qu'imaginer. Et alors à part les personnages, leur âge, je ne comprends pas en quoi le film diffère tellement du livre, comme je l'ai entendu dire.