Un haut fonctionnaire du régime communiste tchèque est capturé par les services secrets, accusé à tort de travailler pour les Américains et de crimes qu'il n'a pas commis. Il va être forcé de passer aux aveux...
Deuxième volet de la trilogie politique de Costa-Gavras, toujours avec Yves Montand, L'aveu est un film très impressionnant. Il a comme origine le désamour de ce dernier et de Simone Signoret du régime communiste dès la fin des années 1950. Avec ce film, ils voudront rompre avec leur régime, sans toutefois renier leur idéal de jeunesse. On sent dans ce film l'implication visible, forcenée et au-delà du raisonnable du couple vedette, Montand allant jusqu'à perdre 17 kilos et tomber malade afin qu'il ressente les tourments des prisonniers politiques à ce moment-là.
La première moitié du film est un véritable cauchemar Kafkaïen, avec cet homme, nommé Artur, qui est surveillé par des gens habillés de noir, chapeaux vissés sur la tête, et qui le traquent sans aucune raison apparente. Jusqu'au jour où cet homme va être arraché de sa voiture et emmené dans un lieu qu'il ne connait pas, et dont personne, pas même sa famille, ne peut le joindre. C'est là que vont commencer des brimades terribles, des humiliations, marcher dans une toute petite pièce sans s'arrêter, répéter constamment son matricule y compris durant ses siestes de quatre heures, et le tout sous l’œil haineux de ses matons, qui n'hésitent pas à lui hurler dessus.
Le réalisation est à l'image de ce quasi huis-clos, essentiellement en gros plan, nous laissant voir le corps émacié de Montand, et il est à noter que la caméra est souvent posée au ras du sol, sans laisser voir le ciel dans les scènes extérieures en Tchécoslovaquie, comme si le spectateur devait lui aussi éprouver l'enfer qu'endure Artur, tout ça qu'il fournisse de faux aveux afin de protéger des hauts dignitaires. A noter qu'il n'y a quasiment pas de musique.
La seconde partie concerne le procès est elle aussi très forte, et fait appel aux heures les plus sombres du XXeme siècle, avec un montage assez fort sur des hommes dont on entend la sentence "Condamné à perpétuité", ou le mot "juif" répété constamment.
L'aveu est ce qu'on peut dire un film parfois éprouvant, avec ce qui restera comme la plus forte interprétation d'Yves Montand, et la très belle présence de Simone Signoret, qui joue sa femme, et qui va jouer un rôle déterminant dans la présumée culpabilité de son mari. On voit également Jean Bouise, mais il faut dire que le film est essentiellement occupé par Montand et son engagement total.