Ce chef d'oeuvre de Murnau met en scène l'histoire d'une renaissance: celle d'un amour oublié. Suivant les conseils de sa maîtresse, un homme marié élabore un plan pour tuer sa femme. C'est lors d'une balade en barque qu'il va tenter de jeter la jeune femme à l'eau, avant d'être pris par le remord.
Alors, les deux époux vont se retrouver à errer dans la grande ville et l'amour qu'ils s'étaient promis l'un l'autre, se ranime.


D'une grande habileté, le réalisateur allemand fait de cette histoire sans grande originalité, une oeuvre inoubliable et émouvante, à la fois, film expressionniste allemand et mélodrame américain.
L'on doit aussi cette réussite d'abord au choix des acteurs, incarnant avec beaucoup de conviction et de justesse, les époux et la maîtresse.
La deuxième chose qui fait que le film est un chef d'oeuvre: la maîtrise technique. Pour s'en rendre compte: avec des jeux de surimpression, par exemple, où Murnau met en image, la maîtresse venant enlacer l'homme et essayant de le raisonner afin qu'il passe à l'acte, comme une présence fantomatique d'un être tentateur. Une autre fois, c'est avec un travail sur la transparence qu'il met en scène le couple dans la ville (ils sont tellement occupés à se redécouvrir et à se contempler passionnément, perdus dans leurs tendres pensées, qu'ils sont indifférents au capharnaüm qui les entourent, à toutes ces voitures et ces klaxons qui les agressent), le tout avec une bande sonore très jazzy.
En restant sur la séquence dans la ville, le fondu enchaîné, par ailleurs, permet au couple de passer de la rêverie (la forêt) à la réalité représentépar l'urbanisation.


Le film ne manque pas d'humour non plus: la partie dans la ville fait ressortir le potentiel comique (le passage chez le coiffeur, la fête foraine avec le cochon...)


Il y aurait sûrement d'autres choses à noter mais en résumé on peut constater que déjà à l'époque, la mise en scène de Murnau était ingénieuse et semble pourtant si moderne.


En résumé, un film majeur de l'histoire du cinéma qui ne cesse d'émouvoir jusqu'à son (beau) final.

Le7èmesens
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le 18 févr. 2020

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