J'avoue avoir un peu de mal à comprendre la haine froide et un brin snob autour de ce film sur SC (je ne parle pas de sa moyenne mais du climat général des critiques postées). Pour une fois qu'une comédie pour adolescents / jeunes adulescents européenne fait un carton, propose un joyeux bordel linguistique et des situations cocasses qui ne tournent pas au grand n'importe quoi...


Comparons ce qui est comparable : Les jeunes américains ont eu American Pie comme porte étendard, nous autres avons eu L'auberge espagnole. Personnellement, si je dois n'en choisir qu'un, la décision sera facile.


L'auberge Espagnole, c'est l'histoire d'une colocation estudiantine à Barcelone, avec pour épicentre scénaristique Xavier, français réservé étudiant en économie qui, pour décrocher un poste à la commission européenne via les relations de son papa, doit absolument parler un espagnol de bon aloi.


L'auberge Espagnole ne peut pas s'empêcher de quelques clichés mais dans l'ensemble ça ne part pas dans tous les sens jusqu'aux gags gras dégoulinants, c'est bon enfant et quelques scènes sont poilantes, de la scène d'inscription à Erasmus en passant par le tableau de messages au téléphone... Mon coup de cœur reste ce passage très court en tant que tel où la voix de Romain Duris dit "Mon père c'est quelqu'un qui comprend ça" avec un écran Bloomberg TV qui s'affiche.


Globalement, les acteurs sont plaisants et semblent s'amuser. Kelly Reilly est toute mignonne (ce n'est pas encore la splendide créature des Poupées Russes), Cécile de France est parfaite, Romain Duris campe un Xavier qui tient la route, sortant petit à petit de sa coquille, s'émancipant jusqu'au final qui, oui, c'est tout à fait vrai, est d'une vraisemblance toute discutable (Mais justement Les poupées russes viendront remettre en place tout ça).


La réalisation de Klapisch, on aime ou pas, personnellement, j'apprécie ces "collages en mouvements" dont il a le secret même si par moments, ça mériterait de se poser un petit peu.


Et puis bon sang, la BO déchire tout.


Ainsi, au final, malgré quelques facilités, je me revois sans problème L'auberge Espagnole (alors que American Pie, il faudrait me payer cher). Ça réveille presque une légère nostalgie de colocation estudiantine... J'ai bien dit presque.

Hypérion
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films que j'aime revoir, sans modération, Films avec de la bonne musique dedans et Films critiqués notés 7

Créée

le 3 janv. 2012

Critique lue 3.9K fois

57 j'aime

10 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 3.9K fois

57
10

D'autres avis sur L'Auberge espagnole

L'Auberge espagnole
Gand-Alf
8

Bordel identitaire.

A l'instar de François Truffaut et Jean-Pierre Léaud avec le cycle Antoine Doinel, le cinéaste Cédric Klapisch et son acteur fétiche Romain Duris entamaient là le parcours aussi bien professionnel,...

le 27 avr. 2014

42 j'aime

6

L'Auberge espagnole
Guitsby
3

N'importe quoi...

Il arrive parfois que le succès d'un film me surprenne... et quel succès. Comment comprendre qu'un tel cliché puisse fonctionner en ce début de siècle ? La jeunesse c'est trop cool, tout le monde est...

le 19 août 2009

38 j'aime

16

L'Auberge espagnole
MrCritik
9

Buena Onda Social Club

Ce film me semble particulièrement décrié sur le site par rapport à sa qualité. Assez étonnant que tant de critiques négatives se fassent sur un film comme celui-là. Surement son succès qui énerve du...

le 7 mars 2013

22 j'aime

1

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

476 j'aime

80

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

423 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

366 j'aime

57