Ce film réinvente véritablement le tandem policier que tout sépare mais qui se retrouve néanmoins obligé de collaborer. Mel Gibson est blanc, Danny Glover est noir. Mel est suicidaire depuis la disparition tragique de sa femme (dont on s’en branle un peu d'ailleurs même s'ils ont le bon goût de ne pas nous inventer une histoire de gangsters qui a mal tourné mais juste de présenter cela en accident de voiture), Danny est un père de famille posé n’aspirant qu’à sa tranquillité. Mel est dans l’action, Danny pose des questions. Mel est jeune, Danny fête sa cinquantaine. Mel sait qu’il n’atteindra pas l’âge de la retraite, Danny y pense déjà...


Et ce duo a des atouts, l’un est le physique, l’autre est le cerveau. Mel Gibson est hyper entrainé et un as de la baston, du tir et bénéficie d’un entrainement des forces spéciales de haut niveau mais son esprit est complètement niqué. Danny Glover est prêt à tout pour protéger sa famille mais son corps est un peu rouillé.



I'm too old for this shit!



Ce duo iconique fonctionne terriblement à l’écran, ils sont en alchimie complète et ça se transmet malgré une pauvreté scénaristique largement apparente…


En effet dans l’absolu, l’action est pauvre (dans cet opus parce qu’après, les gars font claquer du budget) et le scénario bien que présent est classique et n’est ni très recherché (on n’aura d’ailleurs aucun véritable détails sur le commencement de l’opération, ni son fonctionnement, ni qui en tirent les ficelles), ni très cohérent.


L’élément vraiment consternant ici est le traitement des méchants que l’on pourrait croire sortis d’une version française de Nicky Larson. Ils ne sont ni charismatiques, ni doués, ni même terrifiants, ils sont juste là pour être des punching balls ambulants…



Have you ever met anybody you didn't kill? -Well, I haven't killed you yet.



Mais c’est ce qu’on faisait à cette époque, des histoires simples… Et c’est un film qui reflète bien les années 80’s! En se baladant dans les rues de Los Angeles, la coupe mulet, les keums en santiags, les costumes, les téléphones portables pas très portables et les femmes avec leur look abrasif sont de sortie, reflet de temps (heureusement ?) révolus.


Les scènes d’action devaient toujours comporter un hélicoptère, l'humour était encore dénué de toute connotation sexuelle (on ne parlera que de la cuisine de sa femme) et le tout sous une bonne BO bercée à gros coups de synthé.


Mais même si cela semble complètement édulcoré, le film grand public osait néanmoins en terme de nudité à l’écran pour l’époque (scène inaugurale, entrée de Mel Gibson).



I think I'm an '80s man...



La force de ce film repose donc sur son duo charismatique. Un Danny Glover donnant le juste ton du type dépassé par les emmerdes présentes devant lui et un Mel Gibson se révélant véritablement au grand public en interprétant le dingue en plein craquage (surjouant complètement le personnage, certes, mais s'imposant dans l'esprit du public). Et cet élément explique certainement le succès au box-office connu par le film et la saga éclatante qui en a découlée : 4 films au total + une série actuellement.


Bref, un film qui peut sembler un peu simplet et vide de contenu à l'heure actuelle mais qui a su créer un renouveau dans la comédie/action policière. Quelques dialogues et le charisme des acteurs valent encore que l'on s'y attarde aujourd'hui. À consommer avec un brin de nostalgie pour les plus âgés et comme vitrine d'une époque révolue pour les plus jeunes.

MathiasBaum
7
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le 17 mai 2017

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