Empruntant au "48 heures" de Walter Hill son concept de buddy movie pour le pousser à son paroxysme et en faire un genre majeur du cinéma hollywoodien des 80's, Richard Donner et le scénariste Shane Black imprègne le premier "Leathal weapon" de tout ce qui fera le succès du genre: bande son jazzy au saxo, méchants patibulaires très très méchants, rivalités entre les deux héros se transformant en solide amitié avant le générique de fin et mélange détonnant d'action et de comédie, le tout ponctué si possible de quelques explosions et d'un chouilla de faux sang. Si le premier volet de la saga accuse désormais quelques rides au compteur, ce n'est pas tant sa propre faute que celle des nombreux ersatz au rabais qui réutiliseront les mêmes ingrédients jusqu'à plus soif avec beaucoup moins de bonheur.

Tourné pour quinze millions de dollars (une somme dérisoire aujourd'hui) mais en ayant rapporté 120 millions, "L'arme fatale" premier du nom reste un cocktail explosif d'humour et d'action, LE buddy movie ultime, grâce notamment à l'alchimie évidente entre le vétéran Glover et le chien fou Gibson. N'ayant pas son pareil pour balancer de la vanne qui tue, Shane Black se fait plaisir et donne lieu à des échanges devenus cultes et passés à la postérités.

Si le duo est incroyablement attachant, c'est surtout le parcours du personnage de Martin Riggs qui retient l'attention, veuf constamment sur la brèche et ancien soldat d'élite frôlant le burnout, n'attendant que la bastos finale qui viendra mettre fin à son calvaire mais qui va petit à petit retrouver un semblant d'humanité au contact de son collègue. Dans un rôle proche de celui qu'il tenait dans la série des "Mad Max", Mel Gibson est impeccable, tout comme son partenaire Danny Glover.

Evoluant dans une ambiance finalement très sombre, loin du côté sitcom qui touchera par la suite le reste de la saga, "L'arme fatale" est un polar diablement efficace mené tambour battant par Richard Donner, proposant une belle poignée de séquences spectaculaires jusqu'à un affrontement final bien méchant, dont la noirceur ambiante est contrebalancé par un humour salvateur, à la base même du succès de la série.

En définitif, la seule chose qui a vraiment vieilli dans "L'arme fatale", c'est bien entendu l'affreuse coupe mulet de Mel Gibson. Pourquoi, Mel ? Pourquoi ?
Gand-Alf
9

Créée

le 9 oct. 2014

Critique lue 940 fois

32 j'aime

3 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 940 fois

32
3

D'autres avis sur L'Arme fatale

L'Arme fatale
CineFun
8

Culte

Mel Gibson, Danny Glover, Richard Donner à la réalisation, Shane Black au scénario qui réalisera par la suite deux buddy movies , Kiss Kiss Bang Bang et The Nice Guys .L'Arme fatale, une certaine...

le 24 déc. 2022

58 j'aime

12

L'Arme fatale
Lazein
10

Karma Police

Ceci est une génuflexion devant l'une des pélloches dont je ne me lasserai jamais ! Aujourd'hui c'est mon anniversaire et en guise de cadeau, je me suis payé une énième séance de "Lethal Weapon" et...

le 20 juil. 2013

42 j'aime

15

L'Arme fatale
Docteur_Jivago
8

Action, humour, connerie et coupe mulet

Los Angeles, les fêtes de noël, le haut d’un gratte-ciel, un soir avec un mélange synthé/saxophone qui sent bon les années 1980. Une jeune fille sous l’effet de la drogue tombe et meurt… L’enquête...

le 18 août 2014

41 j'aime

10

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20