L'Antre de la Folie arrive après la grosse majorité des meilleurs films de Carpenter. Il marque d'ailleurs un peu la fin de Carpenter, qui ne réalisera plus tellement de gros succès par la suite (on peut à la rigueur citer Vampires et Los Angeles 2013, que je n'ai pas vu). C'est donc quand même un réalisateur qui a particulièrement sa place dans les années 70 et surtout 80.
L'Antre de la Folie est néanmoins très réussi, malgré une histoire tortueuse : nous sommes transportés dans un monde très inspiré de Lovecraft dans une ambiance de film d'horreur à jump scare, avec un lien avec la littérature d'épouvante omniprésent, l'histoire prétendant se dérouler dans un livre (fictif pour nous) et portant le nom... du film.
Il y a franchement de quoi se perdre, d'autant plus que la frontière entre le réel et le fictif n'est pas clairement établie, et que tout est prétexte à nous faire découvrir une nouvelle créature bizarre dont on ne connait rien. Mais une construction et un rythme savamment étudiés nous permettent une immersion facile : on ne s'ennuie jamais dans ce film, même si on ne comprend pas tout, et surtout même si on ne comprend pas où il nous emmène.
L'acteur principal, Sam Neill, participe également à notre immersion : il personnifie le doute qui nous envahit nous, spectateurs, et de par son rationalisme buté, il aide à rendre une certaine crédibilité (même si bien entendu le film reste fantastique).
J'avais peur de rester sur ma faim, mais ce twist final permet d'une part de se rassasier en retournement de situation, et d'autre part de comprendre le cheminement de Carpenter.
Alors non je ne trouve pas que le film fasse peur à proprement parler, ou alors il fait sursauter, mais je ne le prends pas comme un film d'épouvante, il va un peu plus loin que ça. Les quelques emprunts à La Mouche ou de L'Exorciste ne sont là que pour alimenter le fantastique, l'univers Lovecraftien, mais je pense que c'est plutôt un brisage de 4e mur unique en son genre qui était vraiment l'objectif de ce film.