L'antre de la folie, c'est un peu un pot-pourri de cinéma horrifique. Avec cette histoire de romancier d'horreur dont l'univers devient soudainement réel, Carpenter devient alors autorisé à utiliser un bestiaire vaste et se permet de mélanger les styles sans que cela n'apparaisse comme étant artificiel. Imaginez Jack Torrance, Annie Wilkes, Carrie White, Randall Flagg et le Clown de Ca dans un même film.
Ainsi dans ce film se côtoie des vieux chelous, des enfants flippants, des habitants zombifié, des monstres lovecraftiens, des visages pustuleux... On est à la fois dans un thriller paranoïaque à la Polanski , dans de l'horreur pop-corn à la Sam Raimi et comme chez David Lynch, la frontière entre le rêve et la réalité est brouillé, pour les personnages comme pour nous, incapable de discerner ce qui est vrai de ce qui est dans le livre, de ce qui est dans la tête de Sam Neil. Et pour finir le tableau, le film est rempli de mises en abyme qui nous retournent le cerveau.
Bref, l'Antre de la folie est un film riche. Peut être même trop. Carpenter aborde pleins de thèmes, pleins de styles, pose des questions, ouvre des portes, mais tout cela s'enchaine un peu trop rapidement sans que l'on ait le temps de se poser 5 minutes pour essayer de détricoter tout ça. Même le potentiel horrifique en pâtit car avec un rythme aussi soutenu que dans la deuxième partie du film, il devient difficile d'instaurer un semblant de suspens. Ce film aurait mérité une bonne heure supplémentaire !