La dernière oeuvre de Carpenter dont je me souvenais avant le visionnage de ce film, c'était La nuit des masques, que j'avais peu apprécié à l'époque, exception faite peut-être de la musique. C'est donc un peu par hasard que je me suis lancée dans le visionnage de l'Antre de la folie, en VO (c'est toujours mieux pour apprécier un film, qui plus est un film qui a potentiellement mal vieilli puisqu'on sait tous que les effets spéciaux des films d'horreur des années 1990 ne sont plus ce qu'ils étaient... Bref), moyennement convaincue que j'allais passer un bon moment - ou, en tout cas, un moment distrayant.
Il y aurait beaucoup à écrire sur ce film, et je suis convaincue qu'il a déjà fait couler beaucoup d'encre, certainement de la part de personnes pour qui le cinéma d'horreur n'a plus aucun secret. Ce n'est pas mon cas : en simple amatrice, je peux seulement essayer de dépeindre ici mon ressenti à propos du film.
S'agit-il d'un film d'horreur ? Je n'en suis pas certaine. Carpenter parvient bien évidemment à tenir son spectateur en haleine tout du long, par le biais de scènes / musiques angoissantes, et pourtant... J'ai eu l'impression d'être en immersion à l'intérieur d'un mauvais rêve, du début à la fin, sans qu'il s'agisse pour autant d'un cauchemar. Tout commence dans une réalité très palpable, si l'on omet la scène de l'agent à la hache qui intervient au bout de quelques minutes. Et puis cette réalité se délite, s'étiole peu à peu, sous les yeux incrédule de son personnage principal qui ne veut pas croire à l'inimaginable. Les couleurs, mais aussi les cadrages et l'idée omniprésente - et omnisciente - d'une boucle sans fin, sont autant d'éléments qui viennent corroborer l'idée d'un mauvais rêve. Où commence la folie ? Là encore, la question demeure en suspens, et la fin du film peut laisser croire qu'elle est finalement la grande absente de cette fresque fantastico-horrifique.
Que pourrai-je dire d'autre ? Ce n'est pas vraiment le scénario qui m'a captivée ; en 2017, les films de ce genre qui ont vu le jour sont légion. Non, c'est vraiment la réalisation de Carpenter qui est bluffante, puisqu'il arrive à créer, à mon sens, l'univers d'un rêve dont le spectateur peut se demander s'il en est bien et bien sorti. Je ne sais pas si je suis bien claire dans ce que j'essaye d'écrire, mais j'ai eu l'impression également d'être plongée dans un film pré-burtonien, en quelque sorte, qui m'a rappelé Big Fish par bien des aspects.
Enfin, ce film a un côté poétiquement mélancolique, sans que j'arrive à savoir réellement pourquoi. Il a quelque chose de vraiment spécial, de travaillé jusque dans les moindres détails... Sans compter qu'on y retrouve un peu de l'univers de Stephen King, mais aussi de celui d'H.P Lovecraft, pour ne citer qu'eux.
Je ne sais pas si je suis la seule à l'avoir perçu comme tel (j'espère que non!) mais en tout cas, l'Antre de la Folie restera pour moi une expérience peu commune, originale et extrêmement créative. Si vous ne l'avez pas vu, n'attendez plus !