Carlos Eduardo Robledo Puch est l'un des criminels parmi les plus célèbres en Argentine. 11 meurtres à son actif, des vols par effraction, un viol et deux enlèvements : un tableau de "chasse" qui lui a pris moins de deux ans, alors qu'il en avait moins ou peu plus de 18. Luis Ortega lui consacre un film très stylisé, presque ludique, à l'image de la décontraction et l'amoralité de ce bel adolescent dont les boucles blondes le faisaient ressembler à un chérubin. Un Ange tueur pour qui la mort n'avait que peu de signification et n'a eu de cesse de tester ses limites avec une certaine nonchalance. Le portrait qu'en fait le cinéaste argentin est pétri d'ambigüité, sexuelle pour commencer, mais aussi psychologique, pour un être séduisant, aimant profondément sa mère et danser, mais aussi monstrueux pour commettre des meurtres de sang froid, sans une once de remords. Avec la musique locale et rythmée des années 70, des pointes d'humour et surtout une mise en scène qui bluffe par son esthétisme et sa maîtrise, L'ange devient une sorte d'objet pop, comme une version acidulée de Bonnie and Clyde. Pas sûr que les descendants des victimes de ce cher "Carlitos" aient apprécié cette ritournelle macabre mais du point de vue cinématographique, il n'y a que des motifs de se réjouir de ce film coproduit, ce n'est pas un hasard, par un certain Almodovar. Lorenzo Ferro est épatant dans le rôle principal, parfaitement secondé par Chino Darin, lequel est, bon sang ne saurait mentir, le fils du grand Ricardo.

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le 22 janv. 2019

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