Elle est pas belle, la vie?

Frédéric Beigbeider est un romancier controversé, souvent accusé de noyer son vide existentiel et ses aphorismes pompeux de publicitaire dans une posture mondaine décalée et une auto-dérision facile.
Il y a sans doute du vrai dans ce portrait sans concession, et ses habituels détracteurs se feront un plaisir de ne pas aimer le coup d'essai de Beigbeider sur grand écran, où il tente d'adapter son best-seller "L'amour dure trois ans".

Pour ma part, je ressens à l'inverse de la sympathie pour le personnage, et de l'intérêt pour son œuvre littéraire ; fort logiquement, j'ai donc été (raisonnablement) emballé par le film.
En effet, on retrouve la plupart des fulgurances écrites de ce pilier des "Bains-douches", sous forme de dialogues ou de surimpressions à l'image. Beigbeider y dévoile ses doutes et ses contradictions, à la fois cynique et fleur bleue, crâneur et complexé, à l'image de notre époque.

Gaspard Proust est un alter ego crédible de l'écrivain, tout en nonchalance et désinvolture, et doté d'un cœur d'artichaut. L'humoriste et apprenti-comédien forme un joli couple avec Louise Bourgoin, à nouveau espiègle et lumineuse, après quelques rôles moins inspirés. On retrouve la Louise mutine et sensuelle de "La fille de Monaco", aux prises avec un amoureux beauf et prétentieux (hilarant Nicolas Bedos, affublé d'un micropénis pour la circonstance).

Car soyons clair, "L'amour dure trois ans" reste avant tout une comédie romantique, avec les qualités et défauts habituels du genre.

Outre les saillies verbales de Proust et le personnage d'éditrice cash confié à Valérie Lemercier, la dimension comique est assurée par le duo Frédérique Bel - Jonathan Lambert, dont le trip sexuel délirant m'a fait rire jaune, si vous voyez ce que je veux dire...
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