Et si pour dépoussiérer les clichés de la comédie à l’eau de rose on ajoutait une légère part vulgaire?
Voilà un peu le postulat de départ.
Notre héroïne sera prude, consciencieuse professionnelle et exigeante, une femme épanouie dans son boulot mais pas à côté. La fille stable qui attend gentiment son prince charmant.
Identification facile des cibles à l’héroïne: check.

A l’opposé, notre héros aurait pu être le fils de milliardaire coureur qui n’aurait jamais eu besoin de travailler, mais c’est du déjà vu et revu, du coup on prend l’option “gros macho” qui croit tout connaitre des femmes et attend qu’elles soient des poupées prêtes à l’emploi.
Gérard Butler s’éclate, ça lui va comme un gant, il est imbuvable, et si on l’avait face à nous on passerait notre chemin.
Aversion des spectatrices pour le héros: check

Mais en même temps il a du charme, et puis il est viril.
Doute dans l’esprit des midinettes: check

jusque là on est à fond avec Abby, et puis patatras.

Vient le fameux contrat: ici notre Monsieur je-sais-tout se charge de faire de madame-autsérité la bimbo écervelée que tout homme rêverait de mettre dans son lit.
Postulat révoltant accepté de bonne grâce par la victime: check

C’est là que ça devient un peu difficile à accepter: la fille intelligente qu’on nous montre depuis le début devient le parfait petit soldat obéissant à son chef. Et Butler est chargé à lui tout seul de dépoussiérer la comédie romantique à maman, à renfort de sex toys, conversations sur la masturbation, et autres grandes tirades sur le cul comme on peut en trouver au bistro du coin.
A priori c’était censé plaire.
Ca aurait pu s’il n’y avait cette envie perpétuelle de forcer le trait, et de nous donner sans cesse l’impression d’être dans une très mauvaise farce (bon la scène du resto c’était drôle 10 secondes, pas plus)..

Oh mon dieu mais comment tout ceci va pouvoir tourner? Qui cèdera le premier?

Bon évidemment le suspens est assez limité, on sait tous que le gars est amoureux de la fille depuis qu’il l’a habillée en barbie pouffiasse, et elle elle n’aura plus qu’à tomber sous son charme le jour où elle se rendra compte que son flirt du moment est trop mollasson pour la satisfaire.
Morale de l’histoire: les filles, le meilleur de vos atouts c’est votre physique, le caractère ne sert qu’à pimenter la sauce en vous rendant plus difficile à mettre au lit.
Encourageant qu’on vous dit..
Mouai au final c’est le gars qui avait raison depuis le début, et le titre n’est pas mensonger, on ne peut pas leur reprocher de nous voler sur la marchandise.
iori
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le 3 janv. 2015

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