M'étant plongé depuis peu dans une partie de la (large) filmographie de Vincent Price grâce à une série de critiques dithyrambiques et extrêmement bien troussées (comme toujours) de l'ami Jackal (excellent éclaireur et grand contributeur de listes devant l'éternel), je faisais depuis peu l'objet de son découragement quant aux notes que je réservais aux films de l'acteur californien. Notamment, parce qu'il ne comprend pas que 6 est chez moi une bonne note, non de dieu (antique) !


Ce fut le cas de "la chambre des tortures" ou "théâtre de sang", le premier parce que légèrement (j'ai bien dit LÉGÈREMENT Jackal) trop fabriqué, le deuxième parce qu'un poil trop (UN POIL !) bordélique dans sa réalisation.


Mais ce n'est pas le cas de cet extraordinaire Dr. Phibes. Cette fois, l'équilibre est presque parfait, le plaisir sans gêne.


Une réalisation au cordeau de Robert Fuest, qui a officié avec diligence au sein d'une des plus grandes séries de tous les temps, j'ai nommé Chapeau et Bottes de Cuir. Je voulais dire les Avengers. Pardon.
De fait, on retrouve bien ici quelques éléments qui ont fait le succès intemporel de la série, même si l'action se place dans les années 20 (mais finalement aussi qualifiée de folles): décors extravagants, costumes bigarrés, seconds rôles chatoyants (oui, j'aime bien ce mot et il n'est pas facile de le placer avec à propos donc je le mets, là), dialogues ciselés et drolatiques, trame prenante qui réussi le tour de force de ne jamais ennuyer tout en suivant un programme établi à l'avance.


En effet, Vincent Price prend les traits d'un médecin qui se venge de dix de ses collègues qui ont eu le malheur de rater une intervention auprès de sa (du coup) défunte épouse. Et pour ce faire, en bon diplômé de théologie qu'il fût, il décide d'appliquer à chacun d'entre eux le supplice d'une des dix plaies d'Égypte.


Vincent réussi l'exploit de ne jamais ouvrir la bouche tout en se montrant éloquent, pendant que sa ravissante acolyte manie à la perfection le violon blanc alors que leurs victimes passent de vie à trépas. Ne pas connaître, comme c'était jusque là mon cas, cet épisode auguste de la grande série de la comédie horrifique constituait un terrible péché, susceptible d'être puni de la plus horrible des façons. A condition que ce soit le docteur Phibes en personne qui m'administre la sentence. Ou plutôt son assistante, tiens.


Vite, la suite !

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le 5 févr. 2012

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guyness

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