Kung Fu Panda par Gérard Rocher La Fête de l'Art

La vie est bien monotone pour Po, un panda bien dodu, serveur dans le restaurant à nouilles de son père dans un coin de la jungle chinoise. Sous son air un peu triste Po nourrit une passion inébranlable pour les arts martiaux mais son embonpoint et sa maladresse lui interdisent de pratiquer cette discipline dont il rêve, faite de concentration et de rapidité. Pourtant un jour, à la suite d'un concours de circonstance monumental, il est élu par la vénérable et sage tortue Oogwat afin de rejoindre le groupe restreint des Kung Fu et être initié aux arts martiaux en compagnie de ses idoles de toujours, les fameux "Cinq Cylones" Tigresse, Vipère, Grue , Singe et Mante, placés sous les ordres de Maître Shigu, l'instructeur .
Toutefois Po ne sait pas encore qu'un énorme danger va menacer la jungle car l'effroyable Taï Lung, le léopard des neiges, a quitté sa prison bien décidé à laver un affront subi par le passé. C'est ainsi que notre gros panda va devoir, bien malgré lui, se confronter à Taï Lung pour faire revenir la sérénité dans la région. S'offre alors à lui l'occasion de devenir Maître Kung Fu, son rêve, mais la tâche s'avèrera ardue...


Il va s'en passer des choses dans la vie de ce panda obèse, pas très futé et maladroit. Les "Cinq Cyclones", ses idoles de toujours, sont en représentation dans le stade de sa ville. Son horizon qui jusqu'alors se résumait à servir des assiettes de nouilles dans le restaurant de son père va tout à coup changer. La très forte envie d'approcher ceux qu'il aurait voulu devenir va être la plus forte. Lui, le serveur laborieux et nonchalant, va pour une fois mentir à son père . Il va alors user de stratagèmes plus ou moins astucieux pour entrer dans l'enceinte où se déroule la cérémonie et son obstination, à la stupeur de tous, va finir par payer. C'est ainsi qu'il va se retrouver auprès de ses idoles et être élu par Oogwat pour pouvoir devenir "Maître Kung Fu". Po ne ménagera pas sa peine mais, pas de doute, il est ridicule et peu doué pour la fonction qu'il est censé obtenir. Toutefois le sage Oogwat le persuade que rien n'est le fruit du hasard et que la plus grande faiblesse fait la plus grande force. Cet adage va se confirmer lorsque Po va devoir affronter le fourbe et féroce Taï Lang. La chance va se transformer en astuce, la timidité en assurance et la lourdeur en agilité, bref notre panda devient agressif dans le bon sens du terme.
Po se lance à l'attaque de ce léopard avide de revanche dont la férocité va se heurter aux parades et à la bravoure du gros panda devenu hargneux rusé et rapide, en fait toutes les qualités pour devenir un Maître Kung Fu. La moralité de ce combat épique peut se résumer ainsi : "Le plus fort n'est pas toujours celui que l'on croit".


Les deux réalisateurs de cette production Paramount Pictures et Dreams/Works Animation : Mark Osborne et John Stevenson n'ont certes pas une longue liste d'œuvres à leur palmarès mais ils nous invitent à assister à un film d'animation aussi drôle que palpitant. La grande originalité provient du fait que la vedette de cette aventure est un authentique antihéros, ce qui amène une morale tout à fait salvatrice à l'intrigue. La mise en scène est très soignée voire même parfois assez sophistiquée . L'exode des villageois munis de leur lanterne, et la tortue disparaissant dans un nuage de fleurs sont de bons moments de cinéma. Et puis il y a les fameuses scènes de combats qui sont assez irrésistibles et endiablées. Le scénario écrit par Jonathan Aibel et Glenn Berger est fort original mêlant l'émotion, la philosophie et l'humour. Le seul petit bémol personnel, malgré tout, vient qu'à part Po et Oogwat, très réussis, les autres personnages ne sont pas vraiment attachants et manquent un peu de profondeur voire d'originalité en rapport à cette très belle histoire. Il n'en demeure pas moins que ce film d'animation fait tout de même partie des très bons crus. Il nous change de certaines réalisations médiocres mettant en scène des animaux destinés à meubler des aventures sans grand intérêt afin de remplir les caisses de certaines maisons de production sur le dos des jeunes spectateurs.


Voici donc une œuvre qui ravira les enfants et les grands enfants dont je fais partie. Durant une heure trente vous respirerez l'air de l'Asie et des arts martiaux, emporté dans une aventure haletante et virevoltante. Alors ne gâchez ni le plaisir de vos bambins ni le vôtre car le Kung Fu à la sauce panda vous insufflera un air de jouvence.

Grard-Rocher
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le 5 avr. 2013

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